« Il s’agit d’une violation flagrante et choquante des droits des Papous à la liberté d’expression et de réunion. Ces personnes ont simplement participé à des rassemblements pacifiques, a déclaré Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie.
« Ces arrestations arbitraires s’ajoutent à la longue liste d’actes de harcèlement et d’intimidation et aux arrestations ciblant les Papous cette année, sans parler des agressions perpétrées par des groupes hostiles lors des rassemblements du 1er décembre. La police doit appréhender les agresseurs pour qu’ils soient traduits en justice ; au lieu d’arrêter les Papous pacifiques, elle devrait au contraire respecter et protéger leur droit de se rassembler sans violence et de dire ce qu’ils pensent, dans un environnement sécurisé.
« La police doit libérer immédiatement et sans condition les centaines d’étudiants et militants politiques papous arrêtés alors qu’ils participaient à des rassemblements pacifiques à travers le pays. »
Complément d’information
Amnesty International Indonésie a été informée que 537 personnes ont été arrêtées lors des rassemblements du 1er décembre 2018. De nombreux Papous considèrent le 1er décembre 1961 comme le jour auquel ils auraient dû accéder à l’indépendance et descendent chaque année dans la rue pour commémorer cette date.
Selon un avocat qui défend certains de ces étudiants et militants pacifiques, la police a procédé à ces arrestations lors de rassemblements organisés à Kupang (province du Nusa Tenggara oriental), à Ternate (archipel des Moluques), à Manado (province de Sulawesi-Nord), à Makassar (province de Sulawesi-Sud), à Djayapura, Asmat et Waropen (en Papouasie) et à Surabaya (province de Java oriental). À Surabaya, un groupe de personnes rejoignant une contre-manifestation a lancé des pierres sur la foule de quelque 300 manifestants papous, blessant 16 d’entre eux.