Indonésie. Les exécutions de ce samedi 8 novembre 2008 doivent être les dernières

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Avec l’exécution, samedi 8 novembre 2008, de trois personnes, désignées collectivement comme les « auteurs de l’attentats à la bombe de Bali », il est à espérer que l’Indonésie aura eu recours pour la dernière fois à la peine de mort, a déclaré Amnesty International.

Les trois personnes, Amrozi bin H. Nurhasyim, Ali Ghufron, alias Mukhlas, et Imam Samudera ont été reconnus coupables d’implication dans les attentats du 12 octobre 2002 sur l’île de Bali, qui ont fait 202 morts et 209 blessés.

« Les auteurs de l’attentat de Bali ont commis un acte atroce, a déclaré Sam Zarifi, directeur Asie Pacifique d’Amnesty International. Mais poursuivre le cycle de violence par des mises à mort approuvées par l’État, c’est répondre à une violation des droits humains par de nouvelles violations.

« Amnesty International exprime sa compassion aux victimes de la violence et à leurs êtres chers qui ont subi une grande perte. L’organisation reconnaît la nécessité de traduire en justice tous ceux qui commettent des crimes mais souligne qu’il n’existe aucune preuve convaincante de l’effet dissuasif de la peine de mort. »

Ces exécutions amènent à dix le nombre de personnes exécutées en Indonésie depuis le 26 juin. Avant cette date, une seule personne avait été exécutée en 2007, contre 11 au cours des dix années précédentes.

L’augmentation du nombre d’exécutions va à l’encontre de la résolution 62/149 appelant à un moratoire sur les exécutions, adoptée le 18 décembre 2007 par l’Assemblée générale des Nations unies et prend le contre-pied de la tendance partout dans le monde en faveur d’une abolition de la peine de mort.

Amnesty International a appelé l’Indonésie à mettre fin immédiatement aux exécutions et à suivre l’exemple des 137 pays qui ont déjà aboli la peine de mort en droit ou en pratique.

« L’exécution des auteurs de l’attentat de Bali pourrait faire d’eux des martyrs dont le souvenir risque d’augmenter le soutien à leur cause et de favoriser des recrutements,
a déclaré Sam Zafiri. Il n’existe pas de preuve fiable permettant d’affirmer que ces exécutions décourageront de nouveaux actes criminels. »

L’Indonésie a repris les exécutions le 26 juin 2008 après un lapse de temps de quatorze mois. Au moins 107 personnes seraient sous le coup d’une sentence de mort en Indonésie. Au moins cinq d’entre elles ont été condamnées à mort pour actes de terrorisme.

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