Injuste condamnation pour Somyot Prueksakasemsuk

La Cour suprême de Thaïlande a confirmé jeudi 23 février la culpabilité du militant et rédacteur en chef Somyot Prueksakasemsuk, incarcéré en application de la loi draconienne sur le crime de lèse-majesté.

La Cour a fait passer la peine de Somyot Prueksakasemsuk de 10 à sept ans d’emprisonnement, en invoquant son âge, le nombre d’années qu’il a déjà passées en prison et le fait qu’il n’était pas l’auteur de l’article dont le contenu était considéré comme constituant un crime de lèse-majesté.

En réaction, Audrey Gaughran, directrice de programme à Amnesty International, a déclaré :

« La décision prise par la Cour suprême de réduire la peine à laquelle a été condamné Somyot Prueksakasemsuk n’est pas suffisante. Confirmer sa culpabilité ne fait que perpétuer l’injustice dont il fait l’objet. Cet homme est incarcéré depuis près de six ans, et un seul jour de plus derrière les barreaux est déjà trop. Somyot Prueksakasemsuk n’aurait jamais dû être incarcéré, il doit être libéré immédiatement et sans condition.

« Cette décision montre à quel point, notamment en appliquant sans relâche la Loi relative au crime de lèse-majesté, les autorités thaïlandaises ne cessent de violer l’obligation qu’elles ont, aux termes du droit international, de respecter le droit à la liberté d’expression.  »

Complément d’information

Amnesty International demande une fois de plus aux autorités thaïlandaises de cesser d’ériger en infraction l’exercice pacifique du droit à la liberté d’expression, et de libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes qui ont été inculpées ou reconnues coupables uniquement pour avoir exercé légitimement leurs droits fondamentaux, en s’exprimant elles-mêmes ou en partageant des contenus produits par d’autres.

Les autorités thaïlandaises ont à maintes reprises violé les droits de Somyot Prueksakasemsuk et d’autres personnes accusées de crimes de lèse-majesté en refusant de les libérer sous caution et en les soumettant à de longues procédures marquées par le secret.

Somyot Prueksakasemsuk est détenu depuis le 30 avril 2011. Le 23 janvier 2013, le tribunal pénal de Bangkok l’a reconnu coupable aux termes de l’article 112 du Code pénal - Loi relative au crime de lèse-majesté - d’avoir décidé en tant que rédacteur en chef du magazine Voice of Thaksin de publier deux nouvelles satiriques. Il n’était pas l’auteur de ces deux nouvelles. Somyot Prueksakasemsuk a alors été condamné à une peine de 10 ans d’emprisonnement. Par la suite, la justice a refusé à 16 reprises ses demandes de libération sous caution et de libération temporaire. Les avocats et les proches de Somyot Prueksakasemsuk n’ont été informés de l’audience de ce mercredi 23 février que la veille au soir. En 2012, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a statué que le maintien en détention de Somyot Prueksakasemsuk était arbitraire.

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