À l’approche des manifestations prévues vendredi 14 octobre dans l’après-midi par des partisans de l’opposition à Dakar, la capitale sénégalaise, Alioune Tine, directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Depuis cinq ans, les autorités sénégalaises répriment les manifestations pacifiques organisées par des groupes de l’opposition et des organisations de défense des droits humains, notamment en interdisant les manifestations, en arrêtant des manifestants pacifiques et en ayant recours à une force excessive en utilisant des balles réelles, des matraques et du gaz lacrymogène ».
« Nous demandons aux autorités de faire en sorte que les manifestations prévues vendredi 14 octobre après-midi se déroulent pacifiquement, et de ne pas avoir recours à une force excessive. »
« Le fait que les autorités aient autorisé cette manifestation est un premier pas en avant, mais ce n’est pas suffisant. Les forces de sécurité doivent faire preuve de retenue et permettre à la population sénégalaise d’exercer son droit à la liberté de réunion et d’expression pacifique. »
Complément d’information
Des membres de l’opposition sénégalaise ont prévu une manifestation pacifique vendredi 14 octobre après-midi pour exiger que le gouvernement mette en place un plan d’action pour lutter contre la corruption et respecte les libertés fondamentales. Le 13 octobre, bien que la manifestation ait été autorisée, le préfet de Dakar a demandé aux organisateurs de modifier l’itinéraire de la manifestation afin d’éviter le centre-ville de la capitale, où les manifestations sont interdites depuis 2012. Les organisateurs ont refusé de changer l’itinéraire. Amnesty International demande aux forces de sécurité de faire preuve de retenue et aux autorités de respecter les droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique. L’année dernière, les autorités ont continué d’interdire des manifestations organisées par des partis politiques et des défenseurs des droits humains, et de poursuivre en justice des manifestants pacifiques.