IRAK : Des civils pris sous le feu

Index AI : MDE 14/075/2003

Amnesty International est sérieusement préoccupée par le nombre croissant de
victimes civiles en Irak et les informations selon lesquelles des bombes à
fragmentation auraient été utilisées par les forces américaines dans des
zones de fort peuplement. Malgré les déclarations des autorités américaines
et britanniques qui ont assuré à plusieurs reprises qu’elles feraient tout
leur possible pour protéger les Irakiens, des centaines de civils auraient
été tués depuis le 20 mars. Certains ont été victimes de bombes à
fragmentation ; d’autres sont morts lors d’attaques dans des circonstances
controversées. Les attaques à proximité de cibles civiles se poursuivent et
une escalade des combats est à prévoir au fur et à mesure de l’avance sur
Bagdad.

« Nous demandons à toutes les parties impliquées dans le conflit de faire de
la sécurité des civils irakiens une priorité absolue , a déclaré Amnesty
International.

« L’attaque sur l’hôpital d’al-Hilla le 1er avril a constitué un exemple
d’homicides commis sans discrimination à l’encontre de civils et une grave
violation du droit international humanitaire », a souligné Amnesty
International.

Les corps d’hommes, de femmes et d’enfants - vivants et morts - amenés à
l’hôpital comportaient des blessures causées par des bombes à fragmentation.
Deux camions contenant les corps de civils, parmi lesquels des femmes vêtues
de robes à fleurs, ont été vus dans la cour de l’hôpital.

Des survivants blessés ont raconté que les explosifs tombaient du ciel « 
comme des grains de raisin », de petites bombes rebondissant sur les
fenêtres et les portes des maisons avant d’exploser.

Amnesty International et Landmine Action, une organisation
non-gouvernementale basée au Royaume-Uni, ont confirmé que les images
tournées à al-Hilla montraient du BLU97 non explosé - une sous-munition en
grappe ; cette même arme, larguée par avion, a causé de très graves
problèmes humanitaires en Afghanistan et au Kosovo dans le passé.

« Les conséquences catastrophiques de l’utilisation de bombes à
fragmentation dans des zones civiles sont tout à fait prévisibles. Si, comme
le suggèrent les comptes rendus, les forces américaines ont largué des
bombes à fragmentation dans des quartiers résidentiels de al-Hilla, cela
constituerait une grave violation du droit international humanitaire, même
si ces armes étaient destinées à des cibles militaires, a déclaré Amnesty
International. Une enquête exhaustive et impartiale doit être menée et les
personnes soupçonnées d’être responsables de violations des lois de la
guerre doivent être traduites en justice. Les autorités américaines et
britanniques doivent ordonner l’arrêt immédiat de l’utilisation de ces
bombes. »

Des civils irakiens se sont également trouvés en grand danger d’être tués ou
blessés par les forces américaines et britanniques en raison de tactiques
utilisées par les militaires irakiens en violation du droit international
humanitaire, comme les attaques perfides. Amnesty international est
également préoccupée par certains rapports, selon lesquels l’Irak aurait
placé, dans des zones très proches des civils, des forces militaires et des
armes afin de les préserver des attaques.

« Le droit international humanitaire exige que défenseurs et attaquants
prennent toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils, a ajouté
l’organisation.

« Toutes les parties au conflit en Irak ont la responsabilité de veiller à
ce que les besoins humanitaires de la population civile soient pris en
compte. Nous appelons toutes les parties au conflit à faciliter sans
attendre l’entrée et le travail des organisations humanitaires », a
poursuivi Amnesty International.

Amnesty International appelle à :

 un moratoire immédiat sur l’utilisation, par les forces britanniques
et américaines, de bombes à fragmentation et de toute autre arme non
discriminante par nature ;

 l’arrêt immédiat des tactiques illégales adoptées par les forces
irakiennes et qui mettent en danger des civils ;

 des enquêtes rapides et impartiales sur la mort de civils et
l’emploi de la Commission internationale d’établissement des faits pour les
questions humanitaires pour enquêter sur les graves violations du droit
international humanitaire qui se seraient produites.

Le rapport complet (en anglais) est disponible sur le site :

http://web.amnesty.org/ai.nsf/recent/MDE140712003

Les précédents communiqués d’Amnesty International concernant l’utilisation
des bombes à fragmentation (MDE 14/065/2003, ACT 79/006/2003 et MDE
14/050/2003) sont consultables sur le site :

http://efai.amnesty.org/special/irak/iraq_crisis_fra.htm

Une interview (en anglais) avec l’expert militaire d’Amnesty International
est disponible sur le site :

http://emedia.amnesty.org/mines.ram

Une interview d’Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International,
s’exprimant au sujet des bombes à fragmentation est disponible (en anglais)
sur le site :

http://emedia.amnesty.org/IK_clusterbombs.ram

Pour plus d’informations (en français) sur la crise en Irak, consulter le
site :

http://efai.amnesty.org/special/irak/iraq_crisis_fra.htm

et pour les dernières informations (en anglais) et contacts médias H24, le
site :

http://news.amnesty.org <http://news.amnesty.org/>

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