Irak. Des résidents du camp d’Ashraf ont été attaqués

Déclaration publique

ÉFAI
28 juillet 2009

Amnesty International s’inquiète de l’attaque menée ce mardi 28 juillet par les forces irakiennes contre des résidents sans arme du camp d’Ashraf ; plusieurs personnes ont été blessées et au moins huit autres ont été arrêtées.

Des centaines de soldats des forces de sécurité irakiennes auraient pris d’assaut le camp, au nord de Bagdad, vers trois heures du matin, heure locale. Ils ont fait usage de gaz lacrymogène, de canons à eau et ont frappé à coups de matraque des résidents iraniens sans arme qui tentaient de les empêcher de pénétrer dans le camp.

Des images vidéo visionnées par Amnesty International montrent clairement des soldats irakiens frapper des personnes sur différentes parties du corps, y compris sur la tête. Des dizaines de personnes auraient été blessées. Deux d’entre elles, Reza Chelcheraqi et Mohammad-Reza Shahsavand seraient dans un état grave. Au moins huit personnes, parmi lesquelles Hasan Besharati, Humayoun Deyhim, Gholam Reza Behrouzi, Hosein Fili, Mehdi Zareh et Naser Nour Ebadian ont été arrêtées ; on ne sait rien de leur sort actuellement.

Au cours de ces derniers mois, le gouvernement irakien a publiquement affirmé vouloir prendre le contrôle total du camp d’Ashraf, dans le gouvernorat de Diyala, au nord de Bagdad. Le 27 juillet, le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh a déclaré sur une chaîne irakienne de télévision par satellite que le gouvernement « va prendre en charge la responsabilité des affaires de sécurité interne dans le camp d’Ashraf ». Les autorités envisageraient d’ouvrir un poste de police à l’intérieur du camp.

Amnesty International appelle le gouvernement irakien à enquêter sur le recours manifestement excessif à la force par les forces de sécurité irakiennes. Le gouvernement doit fournir des informations sur la situation des huit personnes arrêtées et veiller à ce qu’elles soient préservées de tout acte de torture ou autres mauvais traitements, ainsi que d’un retour forcé vers l’Iran.

Complément d’information
Environ 3 400 résidents du camp d’Ashraf sont membres ou partisans de l’Organisation iranienne des moudjahidin du peuple (OIMP), mouvement d’opposition iranien dont les membres résident en Irak depuis des années. Jusqu’à une date récente, l’OIMP figurait sur la liste des organisations « terroristes » établie par les gouvernements de l’Union européenne et d’autres pays, mais la plupart ont maintenant levé cette appellation, l’OIMP ne prônant plus et ne pratiquant plus l’opposition armée au gouvernement iranien.

Les forces américaines assuraient la protection du camp et de ses résidents, reconnus comme «  personnes protégées » depuis l’invasion de l’Irak en 2003, mais la situation a changé après la signature de l’Accord sur le statut des forces (SOFA) entre les gouvernements américain et irakien, même si aucune référence au camp d’Ashraf ni à ses résidents ne figure dans l’Accord.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit