Irak. Il faut une aide internationale d’urgence pour répondre à la crise des réfugiés

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

MDE 14/037/2007

Alors que la Jordanie se prépare à accueillir une nouvelle conférence sur la crise provoquée par l’exode continu de réfugiés venant d’Irak, Amnesty International a demandé ce 26 juillet une action internationale urgente pour aider la Syrie et la Jordanie – les pays les plus concernés par l’afflux de réfugiés – sur le plan financier, et en établissant des programmes généreux de réinstallation pour les Irakiens ayant le plus besoin de protection.

« Plus de deux millions d’Irakiens ont à présent fui la violence liée à l’intolérance qui fait rage dans leur pays, et presque deux millions d’autres ont été déplacés à l’intérieur de leur pays », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen orient et Afrique du nord d’Amnesty International. « La plupart des réfugiés se sont enfuis en Syrie et en Jordanie, ce qui pèse lourdement sur les ressources de ces pays, et menace de provoquer une crise humanitaire qui pourrait engloutir toute la région, à moins qu’une réaction internationale concertée ait lieu immédiatement. »

Dans un nouveau document préparé après une visite en Syrie, qui accueille désormais quelque 1,5 million de réfugiés irakiens, Amnesty International a salué les autorités pour avoir laissé ouverte leur frontière avec l’Irak, même si quelque 30 000 nouveaux réfugiés la franchissent chaque mois.

« Les autorités syriennes ont réagi de manière très positive aux besoins des Irakiens, mais la Syrie et la Jordanie ne doivent pas porter seules le poids de cette crise », a ajouté Malcolm Smart. « Il est essentiel que les États qui se sont engagés à financer l’aide lors d’une conférence précédente, en avril dernier, honorent désormais leurs engagements, ce que trop peu d’États ont fait à ce jour. »

Selon Amnesty International, 25 millions de dollars des États-Unis promis par le gouvernement irakien n’ont toujours pas été versés.

« Il s’agit d’une crise créée en Irak, pas en Syrie ni en Jordanie, et les autorités irakiennes ont à présent le devoir d’aider leurs voisins à répondre aux besoins des Irakiens déplacés. »

Amnesty International a également demandé aux États-Unis, au Royaume-Uni et aux autres États contribuant militairement à la force multinationale en Irak de suivre l’initiative du gouvernement danois en réinstallant les Irakiens dont les vies sont à présent en danger, car ils sont considérés comme ayant aidé les forces étrangères, en tant qu’interprètes, chauffeurs ou autres.
Le 20 juillet dernier, le gouvernement danois a reconnu avoir secrètement transféré par avion hors d’Irak quelque 200 traducteurs et autres employés irakiens de ses forces militaires. La plupart de ces personnes devraient demander l’asile au Danemark. L’ambassadeur des États-Unis en Irak a également demandé que tous les Irakiens travaillant pour le gouvernement des États-Unis reçoivent le statut de réfugié.

« Ceux qui ont travaillé avec les forces étrangères ne sont pas les seuls en danger », a déclaré Malcolm Smart. « Les États-Unis, le Royaume-Uni et les autres États qui en ont la capacité doivent établir des programmes généreux de réinstallation pour les réfugiés les plus vulnérables et les plus en danger, notamment les survivants de torture et ceux ayant un besoin urgent de soins médicaux. »

Le rapport d’Amnesty International, publié à la veille de la conférence internationale à Amman en Jordanie, fait suite à une visite de trois semaines de notre organisation en Syrie, ce mois de juin. Les délégués d’Amnesty International ont interviewé des dizaines de réfugiés irakiens, hommes et femmes, ayant été torturés et dans certains cas, violés. La plupart d’entre eux souffrent de traumatismes, et ont peu de chances de recevoir des soins médicaux.

L’aide humanitaire ne parvient qu’à une très petite minorité de réfugiés irakiens en Syrie. De nombreux réfugiés interviewés par Amnesty International ont déclaré qu’ils ne recevaient aucune nourriture et que leurs économies étaient épuisées.

Certaines familles irakiennes ont même eu recours à la prostitution forcée de leurs filles afin de gagner juste assez d’argent pour survivre. La prostitution des mineurs et le trafic de mineurs irakiens seraient croissants, ce qui inquiète le gouvernement syrien.

« La situation des réfugiés irakiens est grave et se détériore chaque jour, malgré les efforts des autorités syriennes et des organisations humanitaires locales et internationales », a déclaré Malcolm Smart. « La communauté internationale ne doit pas se contenter d’accueillir un nombre symbolique de réfugiés irakiens. Son aide doit constituer une partie importante de la solution de cette crise terrible. »

Voir :

Pour de plus amples détails sur les préoccupations d’Amnesty International relatives aux réfugiés irakiens en Syrie, merci de consulter :

http://web.amnesty.org/library/index/engmde140362007

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