IRAK : Il faut une enquête urgente sur les homicides de civils commis par les troupes américaines

Index AI : MDE 14/047/2004
ÉFAI

Vendredi 17 septembre 2004
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International demande qu’une enquête soit effectuée au sujet des
récentes opérations militaires au cours desquelles des civils ont été tués
par des combattants qui ont peut-être enfreint le droit international.
« Des nouvelles inquiétantes font état d’un nombre croissant de victimes
civiles qui se trouvent prises sous le feu entre les troupes américaines et
les insurgés », a déclaré Abdel Salam Sidahmed, directeur du programme
Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Il est temps de
se demander si ces victimes auraient pu être évitées et si des morts
inutiles pourront être prévenues dans l’avenir. »
Selon la presse et des informations en provenance des hôpitaux, au moins 44
personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées lorsque les forces
américaines ont attaqué ce vendredi 17 septembre 2004 des objectifs qui
seraient liés à Al Qaida près de Fallouja.
Treize civils, dont une fillette et un cameraman travaillant pour la chaîne
de télévision Al Arabiya, ont été tués dans la rue Haïfa à Bagdad le 12
septembre 2004, quand les troupes américaines ont tiré d’un hélicoptère sur
la foule - selon eux en réponse à des coups de feu provenant de cet endroit.
Le porte-parole de l’armée américaine a justifié cette action en affirmant
que l’opération a été couronnée de « succès » et que l’armée américaine a
fait de son mieux pour « éliminer les dommages collatéraux ». Mais des
articles de presse contredisent la version américaine selon laquelle
l’hélicoptère aurait essuyé des coups de feu en provenance de cet endroit.
« La force multinationale doit prendre les mesures voulues pour protéger les
civils et respecter le principe de la nécessité et de la proportionnalité »,
a ajouté Abdel Salam Sidahmed. « Amnesty International souhaite obtenir des
précisions sur les mesures que les troupes multinationales prennent pour
respecter dans leur totalité leurs obligations liées au droit international.
 »
Amnesty International reconnaît que la force multinationale subit des
attaques quotidiennes et qu’elle peut légitimement se défendre, mais elle a
aussi le devoir de protéger les civils irakiens.
Il faut également clarifier les responsabilités légales de la force
multinationale en Irak. Cette force a reçu des pouvoirs étendus pour « 
prévenir et dissuader le terrorisme ». Mais les normes nationales et
internationales auxquelles elle doit se conformer en prenant « toutes les
mesures voulues pour contribuer au maintien de la sécurité et de la paix en
Irak » manquent de clarté.
Le gouvernement intérimaire irakien a la responsabilité de veiller à ce que
la force multinationale qu’elle a mandatée pour protéger les civils, assurer
la sécurité et le respect de la loi en Irak remplisse sa mission
conformément au droit international humanitaire et au droit international
relatif aux droits humains. Les pays qui ont des troupes en Irak doivent
également veiller à ce qu’elles respectent le droit international
humanitaire et le droit international relatif aux droits humains.
Amnesty International demande instamment à toutes les parties de se
conformer à leurs obligations relatives au droit international, notamment en
respectant tous les droits humains liés aux traités relatifs aux droits
humains auxquels l’Irak est partie.

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