Irak. Inquiétude pour les résidents du camp d’Ashraf placés en détention

Déclaration publique

ÉFAI-
4 août 2009

Amnesty International demande que lui soient communiquées de toute urgence des informations sur les 36 résidents iraniens du camp d’Ashraf arrêtés le 28 juillet 2009 lors de la prise d’assaut du camp par les forces de sécurité irakiennes et transférés vers un lieu inconnu à Bagdad ; selon certaines allégations, tous ou une partie d’entre eux auraient été battus et torturés. Abdul Nassir al Mehdawi, gouverneur de la province irakienne de Diyala, cité par l’agence de presse Reuters, a déclaré : « Leurs dossiers sont en cours d’instruction. Ils sont accusés d’incitation au trouble. Nous les traiterons conformément à la loi irakienne ; nous ne les renverrons pas en Iran. » Il reste malgré tout difficile d’établir si les 36 Iraniens ont été autorisés à consulter un avocat, à contacter leurs familles ou à recevoir les soins médicaux que pourrait nécessiter leur état.

Amnesty International demande instamment aux autorités irakiennes de donner des informations sur le lieu où se trouvent les 36 Iraniens et d’autoriser ces derniers à consulter immédiatement un avocat. L’organisation demande également aux autorités irakiennes d’ouvrir une enquête approfondie et impartiale sur les allégations de torture et de coups qui auraient été infligés aux prisonniers lors de leur détention provisoire près du camp d’Ashraf avant leur transfert à Bagdad et de veiller à ce qu’ils soient traités humainement.

Amnesty International continue également d’exhorter les autorités irakiennes à ouvrir immédiatement une enquête indépendante sur les allégations de recours à une force excessive de la part des forces de sécurité irakiennes lors de la prise d’assaut du camp d’Ashraf la semaine dernière. De sources non officielles, au moins huit résidents du camp auraient été tués et de nombreux autres blessés. Ali al Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien, a reconnu que sept résidents du camp avaient été tués, mais selon lui « cinq d’entre eux se sont jetés sous les roues des véhicules de la police irakienne » et deux autres auraient été abattus par d’autres Iraniens alors qu’ils cherchaient à quitter le camp. Il a également déclaré que deux membres des forces de sécurité irakiennes avaient été tués.

Complément d’information

Le camp d’Ashraf, situé à environ 60 kilomètres au nord-est de Bagdad, abrite depuis les années 80 environ 3 400 membres ou partisans de l’Organisation iranienne des moudjahidin du peuple (OIMP), mouvement d’opposition iranien. Auparavant sous la protection des forces américaines en Irak, ils subissent depuis quelques mois une pression de plus en plus grande de la part des autorités irakiennes qui voudraient les voir partir vers d’autres régions d’Irak ou à l’étranger.

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