Iran. Amnesty International renouvelle son appel en faveur de la libération de trois détenus iraniens à l’occasion d’un entretien avec Akbar Ganji


Déclaration publique

MDE 13/079/2006

Lors d’une rencontre ce mercredi 12 juillet avec Akbar Ganji, le plus connu des anciens prisonniers d’opinion iraniens et militants en faveur de la liberté d’expression, Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, a renouvelé l’appel de l’organisation en faveur de la libération de trois détenus iraniens, que l’organisation considère comme des prisonniers d’opinion ; tous trois auraient été arrêtés uniquement en raison de leurs opinions ou activités pacifiques. Ils seraient détenus dans la section 209 de la prison d’Evin à Téhéran, qui se trouve sous le contrôle du ministère du Renseignement. Il s’agit de :

Mansour Ossanlu, dirigeant de l’Union des travailleurs de la régie des bus de Téhéran et de sa banlieue (Sharekat-e Vahed), détenu depuis le 22 décembre 2005, manifestement en raison de ses activités syndicales pacifiques. Il souffrirait de problèmes ophtalmologiques et de douleurs à l’estomac pour lesquels il ne bénéficierait pas d’un traitement médical approprié. Son dossier aurait été transmis à la quatorzième chambre du tribunal révolutionnaire en juin, mais il n’ a pas encore été jugé.

Ramin Jahanbegloo, intellectuel reconnu, qui a notamment écrit sur la démocratie et la non-violence et possède la double nationalité iranienne et canadienne. Il est détenu, sans avoir été inculpé ni jugé, depuis le 27 avril 2006. Selon certains médias iraniens réputés proches des autorités, il aurait été arrêté pour avoir coopéré avec des groupes « contre-révolutionnaires » et avec les services de renseignements israéliens et américains. Le ministère du Renseignement a déclaré le 7 mai qu’il était détenu sous son contrôle pour avoir eu des « contacts avec des étrangers ».

Sayed Ali Akbar Mousavi Khoini, ancien dirigeant étudiant et ancien membre de l’Assemblée consultative islamique, le Majlis ou Parlement iranien, est également à la tête de l’Association des anciens élèves d’Iran (Sazman-e Danesh Amukhtegan-e Iran-e Eslami (Advar-e Tahkim-e Vahdat) dont il fut l’un des membres fondateurs en 2000. Cette organisation, qui rassemble des diplômés d’universités iraniennes, se bat activement en faveur de la démocratie et du respect des droits humains en Iran. Lors de son mandat au Parlement, Sayed Ali Akbar Mousavi Khoini était un fervent défenseur des droits fondamentaux : il a attiré l’attention sur des étudiants emprisonnés et des prisonniers d’opinion, notamment en inspectant des prisons et des centres de détention illégaux. Il a été arrêté le 12 juin 2006 lors d’une manifestation pacifique à laquelle participaient des femmes et des hommes qui réclamaient que soit mis fin à la discrimination juridique à l’égard des femmes en Iran. Il aurait été battu au moment de son arrestation et pendant sa détention en prison.

Lors de sa rencontre avec Akbar Ganji, Irene Khan a déclaré «  Il est scandaleux que ces trois hommes soient détenus sans avoir été inculpés ni jugés – pour l’un deux depuis plus de six mois - pour avoir exprimé leur opinion de manière pacifique et défendu les droits humains . »

Elle a ajouté : « Les autorités iraniennes devraient les remettre en liberté sans délai, ainsi que tous les prisonnier s d’opinion en Iran, ou leur accorder à tout le moins la possibilité de répondre des accusations portées contre eux, lors de procès équitables, dans les meilleurs délais et en présence d’observateurs internationaux. »

Un mouvement international de protestation est prévu dans plusieurs villes à travers le monde à l’initiative d’Akbar Ganji, lui-même libéré de prison en mars 2006 après six années de détention. À Téhéran, cette manifestation prendra la forme d’une grève de la faim de trois jours faite par différentes personnes, pour protester contre le maintien en détention de ces trois détenus.

« À un moment où le monde tourne son attention vers l’Iran et son programme nucléaire, la situation des droits humains dans ce pays devrait également faire l’objet d’une certaine attention. Cette grève de la faim est une nouvelle tentative désespérée pour attirer l’attention sur le sort des prisonniers d’opinion en Iran », a déclaré Irene Khan.

Irene Khan a demandé que soient lancé des actions en faveur des prisonniers et invite à consulter le site d’Amnesty International, notamment les liens suivants :
http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE130022006

http://web.amnesty.org/appeals/index/irn-010706-wwa-eng

http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE130482006

http://web.amnesty.org/library/index/FRAMDE130752006

Complément d’information

Akbar Ganji lancera le mouvement de grève de la faim à Londres à 10h00 le 14 juillet 2006 devant la Bush House, le bâtiment de la BBC à Londres, avant de prendre la parole à une manifestation intitulée « Les droits humains d’abord », organisée conjointement par Amnesty international Royaume-Uni, la London University School of Oriental and African Studies et le Forum Iran à la Brunei Gallery, SOAS, à 18h30 le même jour.

En droit iranien, un détenu peut être maintenu en détention au stade de l’instruction pour une durée indéterminée, sans que des accusations formelles aient été prononcées contre lui. Les détenus se voient fréquemment refuser toute possibilité de consulter un avocat pendant cette période.

L’Iran est État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels qui garantissent tous deux le droit à la liberté d’expression et d’association et le droit de constituer un syndicat ou d’adhérer à une organisation syndicale de son choix.

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