IRAN : Amnesty International salue la libération d’Abdollah Nouri, mais demande que tous les autres prisonniers d’opinion soient aussi libérés

Index AI : MDE 13/020/02

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International se réjouit de la libération, le 5 novembre 2002, d’Abdollah Nouri, ancien ministre de l’Intérieur et directeur du journal interdit Khordad.

Toutefois, elle demande que tous les autres prisonniers d’opinion soient aussi libérés. Abdollah Nouri avait été emprisonné en novembre 1997.

Après la fermeture de son journal Khordad le 26 novembre 1999, l’hodjatoleslam Abdollah Nouri avait été jugé pour 20 chefs d’accusation formulés dans des termes vagues et ne correspondant pas à des infractions reconnues sur le plan international. Il était jugé pour diffamation et insultes, et était notamment accusé d’avoir publié des articles « anti-islamiques », insulté des représentants de l’État, encouragé des relations amicales avec les États-Unis d’Amérique et diffusé les idées de l’ayatollah Hossein Ali Montazeri, personnalité religieuse importante maintenue en résidence surveillée depuis 1997.

Abdollah Nouri avait été jugé et condamné à cinq années d’emprisonnement par une juridiction d’exception, le Dadgah-e vizhe-ye rouhaniyat (Tribunal spécial pour le clergé), dont les procédures étaient loin de respecter les normes internationales relatives à l’équité des procès.

Le 30 novembre 1999, Amnesty International avait déclaré que la condamnation, le 27 novembre 1999, d’Abdollah Nouri illustrait « le recours de plus en plus fréquent à des juridictions d’exception pour faire incarcérer des personnes travaillant pour la presse » (index AI : MDE 13/29/99, NWS 225/99).

« Amnesty International se réjouit de la libération d’Abdollah Nouri, mais elle rappelle que cet homme et une longue liste d’autres prisonniers d’opinion – dont des écrivains, des journalistes et des juristes tels que l’hodjatoleslam Yousefi Eshkevari, Akbar Ganji, Emaddedin Baqi, Nasser Zarafshan et tous ceux qui sont encore emprisonnés pour leur participation à la "conférence de Berlin" – avaient été envoyés en prison uniquement en raison de leurs convictions. Nous espérons que cette libération sera très prochainement suivie par celle d’autres prisonniers d’opinion », a déclaré l’organisation de défense des droits humains.

Un porte-parole d’Amnesty International a ajouté : « L’Iran doit réformer les dispositions très vagues qu’il utilise pour juger des journalistes et des penseurs ; il doit libérer la justice de toute ingérence politique et veiller à ce que ce ne soit pas une seule et même personne qui cumule les pouvoirs de l’enquêteur, du procureur et du juge. »

« La structure de l’appareil judiciaire, en particulier le mode de nomination et de destitution des juges, doivent être réformés de toute urgence. Par ailleurs, les avocats du barreau et l’Ordre des avocats devraient bénéficier d’une protection adaptée à leur fonction et ne devraient pas risquer de poursuites judiciaires pour avoir défendu tel ou tel client », a conclu Amnesty International.

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