Communiqué de presse

Iran : liberté pour le défenseur des droits humains Mohammad Ali Dadkhah !

L’avocat et défenseur des droits humains Mohammad Ali Dadkhah doit être libéré immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International en réaction au fait que l’avocat a été convoqué à purger sa peine de neuf ans d’emprisonnement à la prison d’Evin à Téhéran samedi 29 septembre

Mohammad Ali Dadkhah, l’un des fondateurs du Centre pour les droits de l’homme (CDDH), en Iran, a été condamné en juillet 2011 après avoir été déclaré coupable d’« appartenance à une association [le CDDH] tentant de renverser en douceur le gouvernement », et de « propagande contre le régime par le biais d’interviews accordées à des médias étrangers  ».

Il lui est interdit d’exercer comme juriste et d’enseigner le droit pendant dix ans.

« Mohammad Ali Dadkhah est le quatrième membre du CDDH incarcéré au cours des 18 derniers mois. », a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Cet homme n’aurait jamais dû être jugé pour ses activités légitimes en faveur des droits humains : les autorités iraniennes doivent annuler sa condamnation et le libérer immédiatement et sans condition. »

« En attendant qu’il soit libéré sans condition, les autorités doivent veiller à ce que Mohammad Ali Dadkhah ne soit pas torturé ni soumis à d’autres formes de mauvais traitements ; à ce qu’il reçoive tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin et à ce qu’il puisse entrer en contact sans restriction avec l’avocat de son choix et sa famille. »

Mohammad Ali Dadkhah, qui se trouverait actuellement dans la section 350 de la prison d’Evin où sont incarcérés de nombreux autres prisonniers politiques, avait été torturé et maltraité lorsqu’il avait été emprisonné précédemment dans ces mêmes bâtiments pendant 74 jours, dont la plupart à l’isolement.

Cet avocat a assuré la défense de nombreuses personnalités telles que le pasteur Yousef Nadarkhani , prisonnier d’opinion acquitté et libéré en septembre 2012 après avoir risqué d’être condamné à mort pour « apostasie de l’islam ».

Il a également défendu l’écrivain Arzhang Davoodi , âgé de 60 ans, qui est détenu depuis octobre 2003 fait désormais l’objet d’une nouvelle inculpation d’« inimitié à l’égard de Dieu » pour son militantisme politique pacifique depuis la prison.

« Mohammad Ali Dadkhah et les autres défenseurs des droits humains devraient être encouragés et soutenus dans leurs activités légitimes plutôt que d’être persécutés pour leur militantisme », a déclaré Ann Harrison.

«  Le harcèlement et les mesures punitives dont ces hommes et d’autres personnes ayant des points de vue divergents ne cessent de faire l’objet viennent s’ajouter aux éléments qui mettent à mal le respect par l’Iran de ses obligations internationales. »

« Quel espoir de voir leurs droits respectés peuvent avoir les personnes arrêtées en Iran pour avoir exprimé leur opinion quand tant de défenseurs des droits humains sont mis derrière les barreaux ou contraints de fuir le pays pour avoir essayé de défendre d’autres personnes dans leur situation ? »

Complément d’information

Le CDDH, co-fondé et dirigé par la lauréate du prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi, a été fermé de force par les autorités iraniennes en décembre 2008.

Ses membres ont continué à œuvrer en faveur des droits humains tout en faisant l’objet continuellement de manœuvres de harcèlement, d’actes d’intimidation, d’arrestations, voire d’emprisonnements.

Abdolfattah Soltani, éminent avocat et cofondateur du CDDH, est incarcéré à la prison d’Evin depuis son arrestation en septembre 2011 et purge une peine de 13 ans d’emprisonnement.

Mohammad Seyfzadeh, autre membre fondateur du CDDH et avocat, purge quant à lui une peine de deux ans d’emprisonnement.

Amnesty International les considère comme des prisonniers d’opinion, emprisonnés pour avoir exprimé leurs convictions de manière pacifique.

Narges Mohammadi, directrice générale du CDDH et mère de deux jeunes enfants, a commencé en avril 2012 à purger une peine de six ans d’emprisonnement à la prison d’Evin. Elle a bénéficié d’une libération temporaire le 31 juillet 2012 pour suivre un traitement médical pour de graves problèmes de santé.

Le Comité des droits de l’homme des Nations unies, qui surveille la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, avait exprimé son inquiétude en novembre 2011 au sujet des informations faisant état d’intimidation, d’interdiction et de dispersement par la force lors de manifestations, ainsi que d’arrestations et de détentions arbitraires de défenseurs des droits humains en Iran.

Le Comité avait ajouté que, souvent, des défenseurs des droits humains et des avocats étaient condamnés à des peines d’emprisonnement pour des infractions formulées dans des termes vagues tels que l’inimitié à l’égard de Dieu ou la diffusion de propagande contre le pouvoir en place.

Il recommandait que les défenseurs des droits humains détenus uniquement pour avoir exercé de manière pacifique leurs droits à la liberté de réunion et d’association soient libérés immédiatement et sans condition ; que des enquêtes impartiales soient menées sans délai sur les menaces, le harcèlement et les agressions à l’égard de ces personnes, et que des poursuites soient engagées contre les auteurs présumés de ces agissements.

Amnesty International a demandé à maintes reprises aux autorités iraniennes de cesser de persécuter les défenseurs des droits humains. Nombre d’entre eux sont maintenant en prison, tandis que d’autres ont été contraints de quitter le pays pour des raisons de sécurité.

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