Israël accélère les projets de construction dans les colonies après l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO

Le gouvernement israélien doit mettre fin aux projets de construction et d’extension dans les colonies illégales en Cisjordanie et s’abstenir de suspendre les transferts de fonds destinés à l’Autorité palestinienne, a déclaré Amnesty International jeudi 3 novembre.

Le 1er novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé qu’il prévoyait d’accélérer la construction dans des colonies de Jérusalem-Est et dans de vastes blocs de colonies en Cisjordanie.

Le gouvernement israélien a ajouté qu’il avait l’intention de geler les transferts de fonds qu’il collecte chaque mois au nom de l’Autorité palestinienne.

Ces nouvelles mesures interviennent alors que l’Autorité palestinienne a été admise à l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) en tant que membre à part entière le 31 octobre.

« En annonçant son projet d’agrandir les colonies illégales, le gouvernement israélien semble riposter à la quête de reconnaissance internationale de l’Autorité palestinienne. » a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Inacceptables, ces mesures sont susceptibles de déboucher sur de nouvelles violations du droit à un logement convenable et du droit à des moyens de subsistance des Palestiniens qui vivent près de ces colonies. Suspendre le transfert des revenus générés par les taxes affectera directement la capacité de l’Autorité palestinienne à fournir des services élémentaires aux habitants de Cisjordanie, mais aussi à verser les salaires et d’autres aides aux habitants de Gaza. »

La demande d’adhésion à l’UNESCO s’inscrit dans une démarche diplomatique majeure menée par l’Autorité palestinienne et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en vue de consolider la reconnaissance internationale d’un État palestinien et d’obtenir un statut renforcé à l’ONU.

Si la décision de l’UNESCO d’accorder le statut de membre à la Palestine a rencontré un fort soutien au niveau international, le gouvernement des États-Unis s’est joint à Israël pour s’opposer à cette mesure et a décidé de retirer ses contributions financières à l’organisation.

Israël a notamment annoncé le 2 novembre la construction de 2 000 logements dans des colonies implantées dans les territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem-Est, Maaleh Adumim et le bloc de colonies de Gush Etzion. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a assuré que ces zones « demeureront, au titre de tout accord futur, sous souveraineté israélienne.  »

Les autorités israéliennes ont également annoncé leur intention de suspendre le transfert de fonds collectés au nom de l’Autorité palestinienne, ce qui se traduirait par le non-versement des salaires aux fonctionnaires en Cisjordanie et risquerait de mettre en péril l’accès des Palestiniens à des services élémentaires, tels que la santé et l’éducation.

Ces dispositions font suite à l’annonce en octobre de constructions dans la colonie de Gilo et de projets d’une nouvelle colonie appelée Givat Hamatos.

Amnesty International a demandé à maintes reprises aux autorités israéliennes de mettre un terme immédiat à la construction et à l’agrandissement des colonies et des infrastructures connexes dans les territoires palestiniens occupés.

En construisant et en maintenant des colonies civiles dans ces territoires, le gouvernement israélien bafoue le droit international. Lorsqu’une puissance occupante met en œuvre une politique officielle de transfert d’une partie de sa population civile dans le territoire qu’elle occupe, cela constitue un crime de guerre, qui peut être soumis pour enquête à la Cour pénale internationale (CPI).

En outre, la politique israélienne d’expansion des colonies est par essence discriminatoire et perpétue les atteintes aux droits humains, notamment aux droits à un logement convenable, à l’eau et à des moyens de subsistance, des Palestiniens qui vivent en Cisjordanie occupée.
« Au lieu d’accélérer la construction de colonies en Cisjordanie occupée, notamment à Jérusalem-Est, les autorités israéliennes doivent immédiatement mettre fin à ce processus, première étape vers le retrait permanent des colonies israéliennes illégales des territoires palestiniens occupés. » a conclu Philip Luther.

« Le Quartet, et plus particulièrement les États-Unis, doit exhorter Israël à cesser sa politique d’extension des colonies. »

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