Israël et territoires palestiniens occupés. Une nouvelle enquête donne espoir aux victimes de crimes de guerre

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Il faut que les Israéliens et les Palestiniens coopèrent pleinement à la mission d’enquête des Nations unies sur les crimes de guerre et les violations du droit international ayant été éventuellement commises lors du récent conflit dans la bande de Gaza et le sud d’Israël, a déclaré Amnesty International ce mardi 7 avril.

« Les victimes de ce conflit brutal ont droit à la justice et à des réparations, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Dans les deux parties au conflit, les auteurs éventuels de crimes et de violations doivent être tenus de rendre des comptes si l’on veut mettre fin au cercle vicieux de la violence et de l’impunité qui persiste depuis trop longtemps. Ni les Israéliens ni les Palestiniens ne peuvent être dispensés de coopérer pleinement à cette enquête. »

Le juge Richard J. Goldstone, qui vient d’être nommé à la tête de cette mission d’enquête, et le président du Conseil des droits de l’homme ont convenu récemment que celle-ci ne pourrait remplir de manière crédible son mandat que si elle examinait également les violations du droit international commises par les groupes armés palestiniens.

« En reconnaissant expressément la nécessité d’enquêter sur les allégations de violations commises par toutes les parties au conflit, Richard Goldstone et le président du Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont renforcé l’indépendance de la mission et considérablement accru sa crédibilité », a déclaré Malcolm Smart.

« Seule une enquête rigoureuse, indépendante et impartiale sur les allégations de crimes de guerre et d’autres violations du droit international commises par toutes les parties peut mettre fin au cycle de l’impunité et contribuer à restaurer la paix et la sécurité au Moyen-Orient. Le Conseil de sécurité des Nations unies a négligé les victimes en ne prenant aucune mesure concrète pour que soient établies les responsabilités pour les graves violations des droits humains, y compris des crimes de guerre, qui ont été commises par les deux parties au conflit. »

N’ayant pas lui-même ouvert d’enquête, le Conseil de sécurité se doit désormais d’insister auprès de toutes les parties concernées pour qu’elles coopèrent pleinement avec la mission d’enquête internationale lancée par le Conseil des droits de l’homme ; il ne faut laisser aucune partie saper cette initiative.

Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, Ban-Ki Moon, doit veiller à ce que le rapport de la Commission d’enquête concernant les attaques israéliennes contre du personnel et des installations de l’ONU à Gaza, qui doit lui être remis ce mardi 7 avril, soit rapidement transmis au Conseil de sécurité des Nations unies. Il faut que les conclusions et les recommandations de la Commission soient rendues publiques.

La Commission d’enquête a été établie par le secrétaire général des Nations unies le 12 février 2009 pour enquêter exclusivement sur les attaques dont ont fait l’objet du personnel et des infrastructures de l’ONU.

La mission d’enquête internationale indépendante, dont les membres viennent d’être nommés, a été créée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies lors de sa neuvième session spéciale du 12 janvier 2009. Son mandat indiquait qu’elle devait enquêter sur les allégations de violations du droit international par les forces israéliennes et omettait de mentionner les violations commises par l’autre partie au conflit.

Complément d’information

Durant l’offensive militaire qu’elles ont menées entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009 sous l’appellation d’opération Plomb durci, les forces israéliennes ont tué plus de 1 400 Palestiniens, dont 300 enfants et des centaines d’autres civils non armés, et elles ont blessé environ 5 000 Palestiniens, dont un grand nombre resteront estropiés. Des milliers d’habitations et une grande partie de l’infrastructure économique de la bande de Gaza ont été détruites par les forces israéliennes.

Aujourd’hui encore, des personnes meurent après avoir été brûlées par le phosphore blanc que les forces israéliennes ont tiré pendant le conflit sur des zones densément peuplées. La dernière victime en date, Ghada Abu Halima, est morte la semaine dernière. Elle avait été brûlée le 4 janvier chez elle, dans le nord de la bande de Gaza, lors d’une attaque qui avait également tué son beau-père et quatre enfants de la famille ; plusieurs autres membres de la famille avaient été blessés.

Pendant la même période, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont procédé à des tirs aveugles de roquettes sur des localités du sud d’Israël, tuant trois civils israéliens, blessant des dizaines d’autres personnes et détruisant ou endommageant plusieurs habitations.

Le mois dernier, des soldats israéliens ayant pris part à l’opération Plomb durci ont révélé que certains de leurs pairs avaient tué avec intention ou indifférence des civils palestiniens non armés et détruit délibérément des biens de caractère civil. Ces allégations ont été rapidement rejetées par le procureur général militaire d’Israël à l’issue d’une enquête semblant superficielle.

Par contre, les investigations que mènent actuellement Amnesty International et des groupes de défense des droits humains israéliens et palestiniens montrent que les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens ont tous commis des violations graves du droit international, voire des crimes de guerre. Il s’agit notamment d’attaques directes, aveugles et disproportionnées sur des civils et des biens de caractère civil ; d’attaques contre du personnel médical ; de déni d’accès aux soins pour des blessés ; d’utilisation d’armes non discriminantes telles que le phosphore blanc et l’artillerie dans des zones densément peuplées ; d’utilisation de boucliers humains, et de destruction délibérée de biens immobiliers.

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