ISRAËL-TERRITOIRES OCCUPÉS : Rien à cacher ? La secrétaire générale d’Amnesty International appelle Israël à coopérer à l’enquête des Nations unies

Index AI : MDE 15/063/02

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré ce jour (lundi 29 avril) qu’elle était indignée par le refus persistant du gouvernement israélien de coopérer avec l’équipe d’établissement des faits – constituée par Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies – qui devait arriver dimanche à Jénine.

« Il est crucial que le gouvernement israélien autorise cette équipe d’experts des Nations unies à commencer son travail, en toute indépendance et sans plus tarder, a indiqué Irene Khan. Les trois membres de l’équipe sont connus pour leur compétence et leur indépendance. Aucun arrangement ne devrait venir entraver la recherche de la vérité.

« Il est dans l’intérêt d’Israël qu’une enquête officielle établisse ce qui s’est passé à Jénine. L’État d’Israël et l’Autorité palestinienne doivent tous deux coopérer pleinement avec l’équipe des Nations unies, notamment au nom de la paix et de la sécurité dans la région.
« Les victimes et leur famille ont le droit de savoir la vérité », a ajouté la secrétaire générale d’Amnesty International.

Irene Khan et d’autres délégués de l’organisation, dont un conseiller militaire, sont actuellement en visite en Israël et dans les Territoires occupés. Ils doivent y rencontrer des Israéliens et des Palestiniens ayant été victimes d’atteintes aux droits humains, des membres de la Knesset (le Parlement israélien) ainsi que des Palestiniens et des Israéliens membres d’Amnesty International. La délégation rencontre aussi des défenseurs des droits humains qui poursuivent leurs activités dans des circonstances extrêmement difficiles.

Irene Khan s’est rendue dans le camp de réfugiés de Jénine hier. Elle a déclaré que les délégués d’Amnesty International y avaient découvert des éléments de preuve crédibles témoignant de graves violations du droit international humanitaire et d’atteintes aux droits humains lors de l’incursion des Forces de défense d’Israël (FDI) dans le camp entre le 3 et le 17 avril.
« Il est urgent de mener une enquête approfondie, indépendante et impartiale », a-t-elle indiqué.

Pendant plus de dix jours, les FDI ont empêché les ambulances et le personnel médical et humanitaire de pénétrer à l’intérieur du camp. Les morts et les blessés sont restés dans les maisons et dans la rue. Une partie du camp a fait place à un énorme tas compact de décombres, là où une bonne centaine d’habitations ont été détruites par des bulldozers, apparemment après que les groupes armés palestiniens se furent rendus et eurent mis fin à leur résistance.

« Aucun motif militaire plausible ne peut justifier de tels dégâts ; de toute évidence, il s’agit là d’une violation manifeste du droit international humanitaire, a commenté Irene Khan.

« Les victimes, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, ont le droit d’obtenir justice. Établir la vérité constitue le premier pas vers l’obligation de rendre des comptes et vers la justice. La justice et le respect des droits humains, et plus généralement de l’État de droit, sont les fondements sur lesquels doit s’appuyer toute solution durable en réaction au cycle de la violence », a conclu la secrétaire générale de l’organisation.

Irene Khan a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à agir rapidement afin de veiller à ce que l’équipe d’établissement des faits constituée par Kofi Annan entame son travail sans plus tarder et à ce que les précédentes résolutions du Conseil de sécurité – qui soulignent la nécessité pour toutes les parties concernées d’assurer la sécurité des civils et de respecter les normes universellement acceptées du droit international humanitaire – soient immédiatement mises en œuvre.

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