Italie. Il faut enquêter sur les informations faisant état de mauvais traitements policiers lors d’un match de football à Rome

Déclaration publique

EUR 30/006/2007

Amnety International craint que des membres des forces de l’ordre n’aient fait un usage excessif de la force pour empêcher un affrontement entre des supporters de Rome et du Manchester United, lors du match de football de ce 4 avril, au Stadio Olimpico de Rome.

Selon des images et des témoignages figurant ces 4 et 5 avril dans les médias internationaux, des policiers italiens auraient roué des supporters de coups de matraque en intervenant pour éviter des affrontements provoqués par, selon les médias, une « petite minorité » de supporters. Notre organisation est particulièrement préoccupée par des informations signalant que des policiers ont frappé des personnes qui n’étaient pas impliquées dans ces actes violents.

Un journaliste de la BBC ayant assisté à cet épisode a déclaré à Amnesty International que des policiers ont frappé à plusieurs reprises des personnes gisant au sol. Il a décrit les actions de certains policiers comme « extrêmes » et « aggravant le problème ». Selon des données fournies par l’ambassade britannique, 13 personnes ont été hospitalisées, mais le nombre de victimes des violences policières n’est pas connu.

Amnesty International craint que certains des policiers présents n’aient réagi de manière disproportionnée et n’aient fait un usage aveugle de la force. Notre organisation est particulièrement préoccupée par une déclaration faite ce 5 avril par Achille Serra, prefetto de Rome et responsable de la police romaine, selon laquelle la force utilisée était « justifiée » et il n’y avait actuellement « aucune enquête prévue », à moins que des éléments soient fournis pour démontrer la nécessité de cette enquête. Amnesty International estime qu’il existe suffisamment d’éléments pour ouvrir une enquête, et note la déclaration faite ce 5 avril par l’Union des associations européennes de football (UEFA), selon laquelle l’UEFA mènera une enquête sur cet épisode. Amnesty International demande aux autorités italiennes de coopérer pleinement avec toute enquête menée, et d’ouvrir elles-mêmes une enquête prompte et impartiale sur les allégations de recours excessif à la force par des policiers.

Notre organisation exhorte les autorités italiennes à examiner en profondeur les pratiques actuelles de maintien de l’ordre, pour s’assurer que l’Italie respecte le droit international et ses normes relatives au recours à la force par les forces de l’ordre.

L’Italie doit faire en sorte que ses policiers possèdent un équipement adéquat, et soient entraînés à utiliser des méthodes non violentes avant d’avoir recours, lorsque cela s’avère strictement nécessaire, à l’usage de la force et des armes à feu ; ces policiers doivent être entraînés et équipés pour utiliser des méthodes non létales de contrôle des foules ; les policiers doivent être soumis à des règles strictes concernant le recours à ces méthodes, et doivent rendre des comptes dans le cadre d’un système strict.

En outre, l’Italie doit prendre des mesures urgentes pour éradiquer l’impunité pour les policiers responsables de violations des droits humains, en s’assurant que les policiers présentent une forme d’identification individuelle pendant leurs opérations, et en menant des enquêtes promptes, approfondies et impartiales sur les allégations de recours excessif à la force par des organes de maintien de l’ordre.

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