« Les gouvernements européens doivent cesser de jouer avec des vies humaines. Le refus de l’Italie et de Malte de laisser des réfugié-e-s et des migrant-e-s débarquer dans leurs ports est honteux et cruel. Ces personnes ont bravé des trajets dangereux et des conditions inhumaines en Libye, avant de se retrouver bloquées en mer tandis que des gouvernements faisaient fi de leur devoir de protection, a déclaré Maria Serrano, chargée de campagne sur la migration à Amnesty International.
« Il est tout aussi alarmant que Gibraltar, où l’Aquarius est enregistré, ait menacé de retirer son pavillon au navire, manœuvre bureaucratique visant à entraver des opérations vitales de recherche et de sauvetage en mer. Les efforts inlassablement déployés par des organisations non gouvernementales afin de sauver des vies en mer doivent être salués, et non pas compromis ou sanctionnés.
« Nous demandons aux dirigeants européens de s’accorder de toute urgence sur un système de recherche et de sauvetage prévisible et fiable, qui permette aux rescapés de débarquer dans les meilleurs délais dans le port le plus proche, respecte le droit maritime et l’importance primordiale du fait de sauver des vies dans la Méditerranée. Les États côtiers doivent veiller à ce que leurs ports soient ouverts aux personnes secourues, et les autres pays européens doivent partager la responsabilité du traitement des demandes d’asile en accueillant des demandeurs et demandeuses d’asile. »
Complément d’information
La semaine dernière, Amnesty International a publié une synthèse intitulée Between the devil and the deep blue sea. Europe fails refugees and migrants in the Central Mediterranean, qui révèle l’impact dévastateur de politiques européennes qui se sont traduites par plus de 721 décès en mer pour les seuls mois de juin et juillet 2018.
Ce document aborde aussi la nouvelle politique de l’Italie, qui bloque des migrants en mer pendant des jours, et analyse comment les États de l’Union européenne cherchent à s’entendre pour contenir les réfugié-e-s et les migrant-e-s en Libye, où ils risquent d’être victimes de torture et d’atteintes aux droits humains.
Du fait de délais de débarquement injustifiés, des personnes ayant besoin d’une aide d’urgence – dont des blessés, des femmes enceintes, des victimes de torture, des personnes traumatisées par un naufrage et des mineurs non accompagnés – sont restées bloquées en mer pendant plusieurs jours.