Jamaïque. Amnesty International salue l’engagement pris d’enquêter sur les allégations d’atteintes aux droits humains par des membres des forces de sécurité. L’organisation exhorte la Jamaïque à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et à abolir la peine de mort


Déclaration publique

Index AI : AMR 38/001/2011 (Public)

AILRC-FR

17 mars 2011



Le document final de l’Examen périodique universel de la Jamaïque a été adopté par le Conseil des droits de l’homme

Dans une déclaration au Conseil des droits de l’homme des Nations unies le 17 mars 2011, Amnesty International salue l’engagement pris par la Jamaïque d’enquêter de manière indépendante et transparente sur les décès survenus lors d’opérations de police dans les jardins de Tivoli entre le 24 et le 28 mars 2010, de rendre publiques les conclusions de ces enquêtes et de traduire en justice les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains. L’organisation encourage la Jamaïque à soutenir la création d’une commission d’enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ce qui s’est passé. Amnesty International note le soutien de la Jamaïque à un nombre important de recommandations faites en vue d’améliorer la formation et l’encadrement des forces de sécurité et d’enquêter sur les allégations d’atteintes aux droits humains par ces mêmes forces, notamment son soutien à la Commission indépendante d’enquête nouvellement mise en place. Amnesty International considère que la ratification de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et de son Protocole facultatif renforcera l’engagement déclaré de la Jamaïque à prévenir et sanctionner les atteintes aux droits fondamentaux des personnes par les forces de sécurité.

Amnesty International est déçue du rejet par la Jamaïque de toute une série de recommandations faites par de nombreux États au sujet de la peine de mort, notamment de la proposition de décréter un moratoire sur les exécutions, de commuer toutes les peines capitales en peines d’emprisonnement à vie et d’abolir la peine de mort. S’il est encourageant de constater qu’aucune exécution n’a eu lieu depuis 1988, le fait que des condamnations à mort continuent d’être prononcées est préoccupant, tout comme l’évocation par les autorités de la volonté du peuple pour justifier le maintien de la peine de mort.

Amnesty International demande également à la Jamaïque d’exprimer sans équivoque son soutien à un certain nombre de recommandations visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et lui demande de réexaminer les nombreuses recommandations qui lui ont été faites au cours de l’examen périodique universel en vue d’abroger les lois rendant passibles de poursuites pénales les relations consenties entre personnes de même sexe et d’inclure dans le projet de loi portant création d’une Charte des droits, actuellement en débat au parlement, une interdiction spécifique de discrimination exercée au motif de l’orientation sexuelle.


Complément d’information

Le document final de l’Examen périodique universel de la Jamaïque a été adopté par le Conseil des droits de l’homme le 17 mars 2011 lors de sa 16ème session. Avant l’adoption de ce rapport, Amnesty International avait fait la déclaration orale ci-dessus. Amnesty International a également contribué à fournir des informations qui ont servi de base à l’examen périodique universel de la Jamaïque. Voir à ce sujet la communication présentée par Amnesty International : http://www.amnesty.org/en/library/info/AMR38/001/2010/en

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