Communiqué de presse

Jamaïque. Les retards dans l’enquête sur les événements de Tivoli Gardens sont inacceptables

Les retards perpétuels dans l’enquête sur la mort de 73 personnes lors d’une opération des forces de sécurité, en mai 2010, dans un quartier de l’ouest de Kingston pourraient permettre aux auteurs de ces homicides de s’en sortir impunément, a déclaré Amnesty International mercredi 16 janvier 2013.

Dans une lettre adressée à Michael Peart, président de la Chambre des députés de la Jamaïque, l’organisation s’est interrogée sur les retards permanents dans l’élaboration du rapport que le Bureau du médiateur devait présenter le 15 janvier, après avoir repoussé la date à plusieurs reprises.

« Il est scandaleux de voir que, près de trois ans après les homicides de Tivoli Gardens, les autorités sont encore loin de pouvoir répondre aux nombreuses questions qui restent posées », s’est indigné Javier Zúñiga, conseiller spécial auprès d’Amnesty International.

« Le fait que les autorités jamaïcaines n’aient pas traduit en justice les responsable des homicides, des “disparitions” et des arrestations arbitraires qui ont eu lieu dans le quartier de Tivoli en 2010 donne l’impression que les atteintes aux droits fondamentaux sont autorisées et ne seront pas sanctionnées. »

En juillet 2012, interrogé à propos du retard pris par le Bureau du médiateur pour terminer son rapport, le ministre de la Sécurité nationale a déclaré que le Bureau n’avait pas suffisamment de personnel pour entreprendre une enquête de cette envergure.

« Si le problème est dû à l’insuffisance des ressources mises à la disposition du Bureau du médiateur, les autorités auraient dû y remédier depuis longtemps », a affirmé Javier Zúñiga.

Soutenant une demande émanant d’organisations de la société civile jamaïcaine, Amnesty International a également appelé les autorités du pays à veiller à la tenue d’une audience parlementaire pour que des investigations soient menées afin de découvrir pourquoi l’enquête a pris du retard.

Selon des informations fournies à Amnesty International, les forces de sécurité jamaïcaines pourraient être responsables d’homicides illégaux, d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées survenus lors d’une opération qu’elles ont menée dans le quartier de Tivoli Gardens, durant l’état d’urgence, en mai 2010. Cette opération de maintien de l’ordre avait pour objectif d’arrêter le chef de bande présumé Christopher Coke.

Le Bureau du médiateur est une commission du Parlement jamaïcain et a pour mandat de protéger et de faire respecter les droits des habitants.

Pour plus d’informations, voir le rapport d’Amnesty International intitulé Jamaica : A long road to justice ? Human rights violations under the state of emergency www.amnesty.org/en/library/info/AMR38/002/2011/en (en anglais).

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