Index AI : ASA 22/007/02
Amnesty International s’est adressée aux gouvernements japonais et nord-coréen, qui viennent de conclure à Kuala-Lumpur, la capitale de la Malaisie, deux jours de pourparlers en vue d’une normalisation de leurs relations, pour qu’ils fassent des droits humains une question prioritaire de l’ordre du jour de toute nouvelle rencontre.
L’organisation de défense des droits humains leur a notamment demandé d’adopter une attitude ouverte sur la question des enlèvements de ressortissants japonais emmenés de force en Corée du Nord.
" Les gouvernements de la Corée du Nord et du Japon doivent permettre aux cinq survivants, actuellement en visite au Japon, de choisir l’endroit où ils souhaitent désormais vivre ", a déclaré Amnesty International.
" Le gouvernement nord-coréen doit également rendre publiques toutes les informations dont il dispose sur ces enlèvements, ainsi que sur les circonstances de la mort de huit autres Japonais emmenés eux aussi de force en Corée du Nord dans les années 1970 et 1980 ", a ajouté l’organisation.
Contexte
Lors du sommet historique qui s’est tenu à Pyongyang le 17 septembre dernier entre Junichiro Koizumi, Premier ministre du Japon, et Kim Jong-il, le chef de l’État nord-coréen, ce dernier a présenté les excuses de son pays pour l’enlèvement de 13 ressortissants japonais, emmenés de force en Corée du Nord à la fin des années 1970 et au début des années 1980. La Corée du Nord avait jusqu’alors nié toute responsabilité dans ces disparitions. La question a lourdement pesé pendant des années sur les relations entre les deux pays.
Cinq des victimes de ces enlèvements sont toujours en vie et sont actuellement en visite au Japon. Huit autres seraient mortes, soit de causes naturelles, soit parce qu’elles se seraient suicidées. La Corée du Nord aurait utilisé ces personnes pour former ses espions à la langue et à la culture japonaises.
Amnesty International ne dispose pas d’informations impartiales concernant ces enlèvements et, en raison des restrictions imposées par les autorités nord-coréennes, elle n’est pas en mesure de mener des recherches indépendantes en Corée du Nord.