JAPON. Exécution de deux hommes condamnés à mort

Index AI : PRE 01/258/2010

ÉFAI - 28 juillet 2010

Amnesty International a condamné l’exécution de deux Japonais, qui marque les premières peines de mort appliquées depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement l’an dernier.

Hidenori Ogata, 33 ans, et Kazuo Shinozawa, 59 ans, ont été pendus au centre de détention de Tokyo ce mercredi 28 juillet, un an exactement après les dernières exécutions dans le pays.

« Le Japon continue d’aller à l’encontre de la tendance internationale vers l’abolition et d’infliger cette peine cruelle, inhumaine et dégradante, a déclaré Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« À une date qui aurait dû marquer une année sans exécution, le Japon a au contraire recommencé à procéder à des homicides cautionnés par l’État. »

Ces exécutions sont les premières approuvées par la ministre de la Justice, Keiko Chiba, depuis qu’elle a pris ses fonctions au sein du gouvernement du Parti démocrate du Japon en septembre 2009.

À la suite de cette double pendaison, cette responsable politique, qui s’était auparavant prononcée contre les exécutions, a annoncé que la création d’un groupe de travail sur la peine capitale au sein du ministère de la Justice était prévue.

Cependant, des ONG japonaises craignent que d’autres exécutions n’aient lieu en dehors de Tokyo au cours des prochains jours. À l’heure actuelle, 107 prisonniers sont sous le coup d’une condamnation à mort au Japon.

« Un groupe de travail pour discuter de la peine de mort ne suffit pas. Il faut un débat public ouvert et un moratoire immédiat sur les exécutions pendant que ces discussions se déroulent », a ajouté Donna Guest.

Kazuo Shinozawa a été reconnu coupable d’avoir tué six femmes en incendiant une bijouterie en 2000, tandis que Hidenori Ogata a été condamné à mort pour les meurtres d’un homme et d’une femme, commis en 2003.

Complément d’information
Les autorités japonaises ont exécuté sept personnes en 2009, mais aucun condamné à mort n’avait été tué depuis le 28 juillet 2009.

Au Japon, les condamnés sont exécutés par pendaison, généralement dans le plus grand secret. On ne leur annonce l’imminence de leur exécution que le matin même, et leurs proches sont généralement informés de leur mort seulement après les faits.

Ces prisonniers vivent donc dans la peur constante d’être mis à mort. Le fait de subir cette tension continuelle pendant des années, voire des décennies, a entraîné des dépressions et des maladies mentales chez les condamnés à mort.

Amnesty International est opposée en toutes circonstances à la peine capitale car elle constitue une violation du droit à la vie. L’organisation appelle le gouvernement du Japon à commuer immédiatement toutes les condamnations à mort et à instaurer un moratoire officiel sur les exécutions, qui constituerait une première étape en vue de l’abolition de la peine capitale.

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