Il s’agit des premières exécutions concernant les 13 personnes condamnées à mort pour leur rôle dans diverses activités illégales, en particulier l’attaque au gaz sarin commise en 1995 dans le métro de Tokyo. Cette attaque avait fait 13 morts et des milliers de personnes avaient été intoxiquées par ce gaz neurotoxique.
« Les exécutions d’aujourd’hui sont sans précédent dans l’histoire récente du Japon. Les attaques menées par la secte Aun étaient abjectes et leurs responsables méritent d’être punis. Mais la peine de mort n’est jamais la solution », a déclaré Hiroka Shoji, chercheuse sur l’Asie de l’Est au sein d’Amnesty International.
« La justice exige le respect de l’obligation de rendre des comptes, mais aussi le respect des droits fondamentaux de chacun. La peine capitale ne pourra jamais apporter la justice car il s’agit d’une négation absolue des droits humains. »
Les exécutions ont eu lieu aux premières heures du jour vendredi 6 juillet. Chizuo Matsumoto, Tomomasa Nakagawa, Tomomitsu Niimi, Kiyohide Hayakawa, Yoshihiro Inoue, Seiichi Endo et Masami Tsuchiya ont été pendus dans différents centres de détention à travers le Japon. Certains d’entre eux avaient introduit des recours qui n’avaient pas encore abouti en vue d’un nouveau procès.
En mars, le Japon a de nouveau rejeté des recommandations l’encourageant à réformer son système pénal. Ces recommandations lui avaient été présentées par d’autres États dans le cadre de l’examen devant les Nations unes de son bilan en matière de droits humains.
« Au lieu de répéter que les exécutions sont inévitables parce que c’est ce que réclame le public, le gouvernement japonais doit agir et jouer un rôle moteur dans le domaine des droits humains », a déclaré Hiroka Shoji.
Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception, quelles que soient la nature du crime commis, la personnalité de son auteur ou la méthode d’exécution utilisée par l’État. Elle fait campagne pour son abolition depuis plus de 40 ans.