Des familles se retrouvent de nouveau sans hébergement, alors que la Belgique vient d’être condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour traitements inhumains et dégradants en laissant à la rue une famille serbe d’ex demandeurs d’asile. Les associations qui accompagnent les familles en errance à Bruxelles demandent que la Région et les communes bruxelloises adoptent enfin des solutions d’hébergement durables pour agir en conformité avec les engagements européens et éviter ces situations inacceptables.
Victimes d’une errance interminable entre solutions d’urgence et squat depuis plusieurs années, menacées d’expulsion d’un abri toléré à Saint-Josse-ten-Noode et sans solution de relogement, des familles slovaques ont préféré s’installer au parc Maximilien plutôt que de subir une mise à la rue supplémentaire, traumatisante pour leurs 15 enfants.
Les associations qui accompagnent ces familles ne peuvent que déplorer ces situations d’urgence à répétition, telles que condamnées le 7 juillet 2015 par les juges européens pour les faits qui remontent à 2011. Face à la condamnation pour avoir laissé à la rue, dans "des conditions de dénuement extrême", un couple et ses cinq enfants, force est de constater que la Belgique persiste à traiter de manière inhumaine et dégradante les familles en errance dites roms qui se trouvent sur son territoire.
Afin d’éviter la répétition de situations similaires, les organisations signataires appellent la région, le gouvernement fédéral et Fedasil à respecter les engagements de la Belgique en matière de droits humains, par une vraie concertation avec les familles qui doivent être relogées, la prise en compte de toutes les alternatives à une expulsion et la recherche des solutions durables. Nous demandons que la Région de Bruxelles-Capitale convoque d’urgence une réunion de la task force - créée en 2013 pour, justement, trouver des solutions concertées avec les différents niveaux de pouvoir concernés - et débloque les moyens nécessaires aux communes pour une prise en charge durable de ces familles. Si nous ne voulons pas que ces situations intolérables se renouvellent, des projets de type « Housing First » ou « Plan 4 saisons » qui visent l’insertion par le logement et un accompagnement doivent être engagés pour les familles européennes précaires en errance.