Les autorités cubaines doivent relâcher immédiatement le journaliste cubain Calixto Martínez, qui se
trouve actuellement derrière les barreaux pour avoir communiqué des informations sur des sujets qu’elles
considèrent comme « controversés », a déclaré Amnesty International mercredi 30 janvier. L’organisation
a adopté le journaliste comme prisonnier d’opinion.
Calixto Martínez, journaliste auprès de l’agence de presse indépendante Hablemos Press, a été arrêté
par la police nationale révolutionnaire le 16 septembre 2012, à proximité de l’aéroport de La Havane.
Il enquêtait sur des informations selon lesquelles des médicaments fournis par l’Organisation mondiale
de la santé pour combattre une épidémie de choléra étaient conservés à l’aéroport, car le gouvernement
cubain tentait, semble-t-il, de minimiser la gravité de l’épidémie.
Alors qu’il se trouvait à l’aéroport, il a téléphoné à ses collègues d’Hablemos Press pour leur indiquer qu’il
avait pris des photos et avait interviewé des employés de l’aéroport. Son arrestation est survenue peu de
temps après.
Lorsqu’il a voulu connaître le motif de son arrestation, la police a répondu qu’elle se contentait d’obéir à
un ordre.
Calixto Martínez n’a pas été formellement inculpé ni jugé, mais la police l’aurait accusé d’avoir « manqué
de respect » au président Raúl Castro et à son frère,
L’État cubain exerce un monopole total sur tous les médias du pays, y compris la télévision, la radio, la
presse, les prestataires de services Internet et d’autres moyens électroniques de communication.
« L’emprisonnement de Calixto Martínez montre que les autorités cubaines sont loin d’admettre que
les journalistes ont un rôle à jouer dans la société, y compris en enquêtant sur d’éventuels actes
répréhensibles », a expliqué Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques
d’Amnesty International.
Ce n’est pas la première fois que Calixto Martínez est arrêté. Il avait été maintenu en détention sans
inculpation à plusieurs reprises en 2012, toujours en raison de son travail de journaliste.
On dénombre actuellement deux prisonniers d’opinion à Cuba.