Journée internationale des droits des femmes, Le monde doit résister aux attaques contre la justice de genre Par Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

Ce samedi 8 mars 2025 a eu lieu la Journée internationale des droits des femmes. « L’importance de cette journée en 2025 ne saurait être sous-estimée. Il ne s’agit plus d’aborder les sujets inachevés sur le front de la justice de genre, mais de se préparer à résister à la régression active et à l’assaut grandissant contre nos droits » a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

La marche en arrière des droits des femmes et de la justice de genre

« Il y a 30 ans, 189 gouvernements se réunissaient lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en vue d’adopter la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, un projet novateur visant à renforcer les droits des femmes qui fut validé par des milliers de militant·e·s. Si des progrès importants ont depuis lors été accomplis, le monde n’a pas réussi à tenir toutes ses promesses. Du viol au féminicide en passant par la contrainte, le contrôle et les atteintes aux droits en matière de procréation, la violence à l’égard des femmes et des filles continue de menacer leur sécurité, leur bonheur et leur existence même, et ce de multiples façons.

« Avant tout, force est de constater que nous faisons aujourd’hui marche arrière. La croisade patriarcale agressive menée par le président Donald Trump et d’autres dirigeant·e·s puissants contre les droits des femmes et des personnes de genre non conforme et leur droit de disposer de leur corps a déjà des conséquences terribles, non seulement aux États-Unis, mais aussi dans le monde entier. En démantelant les initiatives nationales visant à lutter contre toutes les formes de discriminations, notamment raciales et fondées sur le genre, en effaçant la reconnaissance de l’identité transgenre et en suspendant le financement international des services de conseil ou d’orientation en matière d’avortement, le gouvernement américain gomme des années d’acquis obtenus de haute lutte.

Le recul de la justice de genre date de bien avant l’élection de Donald Trump

« Soyons clairs, cette tendance a des racines bien antérieures à la récente élection du président Donald Trump. Depuis plusieurs années, des mouvements anti-droits conspirent pour revenir à une époque où l’oppression patriarcale était la norme. Aucune place pour la complaisance face à cette tempête qui menace, car les femmes, les filles et les personnes LGBTQI+ sont attaquées partout dans le monde.

« Amnesty International appelle les États et les acteurs non étatiques qui croient aux valeurs universelles et à un ordre international fondé sur le droit à résister à cette offensive contre les droits des femmes qui s’accélère et dispose de moyens importants. Nous leur demandons de renforcer la protection des femmes, des filles, des personnes LGBTQI+ et des autres groupes marginalisés contre les violences liées au genre. Ils doivent reconnaître et soutenir le travail vital de tous ceux qui défendent les droits des femmes et sont en première ligne de la lutte pour les droits en matière de santé sexuelle et procréative, et mettre en œuvre des mesures concrètes afin de les protéger et de leur donner les moyens d’agir.

« Nous invitons tout le monde à respecter les droits en matière de sexualité et de procréation et à contrer les tentatives de retours en arrière : il faut notamment abroger toutes les lois qui criminalisent ou punissent les personnes exerçant ces droits, et dépénaliser, proposer et financer l’accès universel à l’avortement.

Reconnaître l’apartheid fondé sur le genre

« Enfin, en cette Journée internationale des droits des femmes, Amnesty International appelle de nouveau tous les États à reconnaître l’apartheid fondé sur le genre au regard du droit international comme un crime contre l’humanité. Cela permettrait de combler une lacune majeure du cadre réglementaire mondial et de contribuer à lutter contre la domination et l’oppression institutionnalisées et systématiques fondées sur le genre, où qu’elles se produisent.

« Malgré les revers et les innombrables tentatives de blocage, de division et d’affaiblissement au cours de l’histoire, les mouvements féministes, LGBTI+ et citoyens continuent d’aller de l’avant. Le chemin est sinueux, mais nous ne cesserons jamais de nous battre pour un monde où les femmes, les filles et les personnes de genre non conforme sont libres de jouir de l’ensemble des droits humains, sans discrimination ni crainte de représailles. »

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