Kenya : Le nouveau gouvernement doit faire en sorte que les victimes de la violence post-électorale obtiennent justice

Alors que le nouveau gouvernement de coalition kenyan s’apprête à entrer en fonction, Amnesty International demande ce vendredi 18 avril à la nouvelle équipe au pouvoir de veiller à ce que les responsables des atteintes aux droits humains commises lors des violences qui ont suivi les élections soient jugés.


« Le fondement de ce nouveau chapitre de l’histoire politique du Kenya ne doit pas être l’impunité, mais la justice pour tous les Kenyans qui ont souffert pendant cette période traumatisante,
a déclaré Amnesty International. Il ne peut y avoir d’impunité pour les violations des droits humains. »

L’organisation a demandé au nouveau gouvernement de faire en sorte que ceux qui se sont rendus coupables d’atteintes aux droits humains lors des violences qui ont suivi le scrutin, y compris des membres des forces de sécurité qui pourraient avoir eu recours à une force excessive contre les manifestants, soient rapidement jugés dans le cadre de procès qui respectent les normes internationales.

Amnesty International a également appelé le nouveau gouvernement à garantir que les victimes d’atteintes aux droits humains bénéficieront de réparations et que les milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays pourront rentrer chez elles en toute sécurité le plus rapidement possible, ou seront réinstallées ailleurs.

« Depuis les violences qui ont suivi les élections, les interventions du gouvernement kenyan pour en déférer à la justice les auteurs et les organisateurs ont été pour le moins limitées, a indiqué Amnesty International. Il faut que cela change si le nouveau gouvernement veut jeter les bases d’un futur plus juste pour tous les Kenyans. »

Le 4 mars, les parties engagées dans une médiation au Kenya sont parvenues à un accord sur la création d’une commission d’enquête sur la violence post-électorale et d’une Commission vérité, justice et réconciliation (TJRC). L’accord du 4 mars prévoit notamment que la TJRC enquêtera sur les violations des droits humains commises par l’État, les groupes ou les particuliers entre le 12 décembre 1963 et le 28 février 2008.

« Pour éviter la détérioration d’éléments de preuve capitaux et de trop longs délais pour que les victimes obtiennent justice, il faut que le gouvernement kenyan mette en place sans attendre la commission d’enquête sur la violence post-électorale dont la création a été envisagée, et qu’il veille à ce qu’elle soit indépendante et impartiale », a souligné Amnesty International.

L’organisation a insisté sur la nécessité que le mandat de la commission d’enquête proposée soit conforme au droit international relatif aux droits humains. Elle a souligné que l’enquête devait porter sur les atteintes aux droits humains commises par les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, et qu’elle devait étudier le caractère prémédité ou spontané de la violence post-électorale, la participation de groupes armés et de jeunes gens armés, le rôle de la classe politique dans ces violences et l’attitude de la police et des forces de sécurité.

Amnesty International a exhorté le nouveau gouvernement à intégrer la TJRC dans un plan d’action à long terme et de plus grande portée qui permette d’honorer les droits des victimes des atteintes aux droits humains commises par le passé et d’obtenir la vérité, la justice et des réparations. Elle a recommandé que les organisations nationales et internationales de la société civile, les victimes, les défenseurs des droits humains ainsi que les personnes appartenant à des minorités et à des groupes vulnérables, soient pleinement associés aux débats sur la création, le mandat et les pouvoirs de la commission pour la vérité, ainsi que dans la sélection de ses membres.

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