« Le défi du logement ne se limite pas au manque d’habitations physiques dans les zones urbaines. Il s’agit également d’avoir des logements convenables à des prix abordables afin que les personnes de tous niveaux de revenus puissent accéder à un logement sûr et adapté. »
Amnesty International demande donc à l’Assemblée d’appeler les États à mettre en place des stratégies assorties d’un calendrier précis qui exploreront toutes les solutions, y compris la revalorisation des quartiers informels, afin que chaque personne bénéficie d’un logement convenable et que nul ne soit laissé sur le bord du chemin. Alors que le pourcentage de la population mondiale vivant dans des zones urbaines ne cesse d’augmenter, les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes pour s’assurer que les infrastructures de logement et d’assainissement des villes soient suffisamment équipées.
« La réunion des délégué·e·s à Nairobi doit être l’occasion de relancer les efforts collaboratifs en faveur de la concrétisation du droit au logement dans les zones urbaines où les personnes démunies n’ont souvent aucun autre choix que d’habiter des quartiers informels, dans des logements totalement inadéquats qui présentent aussi un risque pour leur santé, a déclaré Tigere Chagutah. En outre, beaucoup d’entre elles sont victimes d’expulsions forcées et se retrouvent sans abri.
« Les États doivent s’engager à investir dans le logement social, la revalorisation des bidonvilles et les programmes d’adduction d’eau et d’assainissement dans les quartiers urbains informels, tout en mettant en place des programmes de renouvellement urbain qui soient durables sur le plan environnemental, inclusifs, générateurs de changement, productifs et équitables. »
Complément d’information
La deuxième session de l’Assemblée d’ONU-Habitat se déroule du 5 au 9 juin 2023 à Nairobi, au Kenya, où se trouve le siège du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat). Elle a pour objet l’examen de questions de développement urbain durable dans un contexte marqué par les pandémies, les conflits, le changement climatique et l’incertitude économique.
La Banque mondiale estime que 51 % de la population urbaine d’Afrique subsaharienne vit dans des bidonvilles [1]. Étant donné que certains experts indiquent que la population urbaine de l’Afrique devrait atteindre 57 % en 2050 [2], il faut que les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne repensent leurs stratégies actuelles en matière de logement, qui continuent de négliger les quartiers informels. Selon les Nations unies [3], la pandémie de COVID-19 et ses retombées ont ralenti la progression du droit au logement. L’effondrement des dépenses nationales et étrangères, la réduction de l’investissement des États dans les programmes sociaux (notamment d’assainissement et de logement social dans les quartiers informels des zones urbaines) ainsi que l’augmentation du niveau d’endettement en Afrique subsaharienne [4] ont aggravé la situation et mis à mal les avancées en matière d’investissement public dans le logement [5].