Kenya, les services de sécurité doivent respecter les droits fondamentaux

Il faut que le Service national de police et les Forces de défense kenyanes respectent leurs obligations constitutionnelles en protégeant et facilitant les manifestations pacifiques du mouvement de protestation # OccupyEverywhere prévu le 2 juillet dans tout le pays

« Amnesty International rappelle aux forces de l’ordre et aux responsables militaires la décision rendue le 28 juin 2024 à Malindi par la Haute Cour qui a émis des ordonnances provisoires empêchant les services de sécurité d’utiliser des munitions létales et à létalité réduite (notamment des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc) contre des manifestant·e·s pacifiques. La décision soulignait que toute forme de violence dirigée contre des manifestant·e·s pacifiques était interdite », a déclaré Irũngũ Houghton, directeur d’Amnesty International Kenya.

La décision de la Haute Cour [1] rappelle que l’article 37 de la Constitution du Kenya garantit pour chaque citoyen·ne le droit de participer à un rassemblement, de manifester, de se regrouper pour protester et de présenter des pétitions aux autorités publiques pacifiquement et sans armes. Amnesty International exhorte les forces de l’ordre et les responsables militaires à respecter ce droit fondamental et à garantir la sécurité et la protection de toutes les personnes qui participent à ces manifestations.

Complément d’information

La réaction des autorités au cours des deux dernières semaines a été marquée par l’utilisation d’une force inutile et excessive qui a causé la mort de plusieurs personnes ainsi que des blessures graves. Selon la Commission nationale kenyane des droits humains [2], trente-neuf personnes ont été tuées par la police, le plus jeune étant Kennedy Onyango, qui était âgé de douze ans, et au moins 361 personnes ont signalé avoir subi des blessures graves, partout dans le pays. Le personnel médical qui intervient auprès des personnes blessées a été exposé à des gaz lacrymogènes, et plusieurs de ses membres ont été arrêtés par les forces de l’ordre et par des militaires. Des avocat·e·s n’ont pas été autorisés à entrer en contact avec leurs client·e·s et ont été arrêtés et intimidés par des fonctionnaires afin qu’ils abandonnent ces affaires.

Des journalistes couvrant les manifestations ont vu leurs appareils photo confisqués et ont été arrêtés et frappés en plein jour. Les services de sécurité du Kenya doivent cesser de considérer les manifestant·e·s comme des criminels et doivent agir en se conformant strictement aux dispositions de la loi. Amnesty International va déployer des observateurs·trices pour surveiller le comportement des forces de sécurité pendant les manifestations. Nous comptons sur le respect plein et entier des ordonnances de la Haute Cour et des dispositions de la Constitution.

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