« Le Koweït a froidement refusé l’entrée sur son territoire à une femme qui est née et a grandi dans le pays et voulait simplement voir ses proches, qui ne peuvent pas lui rendre visite à l’étranger puisqu’ils sont eux-mêmes apatrides. » a déclaré, Amna Guellali, directrice régionale adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
« C’est un acte de cruauté déplorable, consternant et inutile, qui n’a d’autre objectif que de faire passer à la communauté bidun le message suivant : les bidun ne sont pas les bienvenus dans leur propre pays. Les autorités koweïtiennes doivent permettre à Mona Kareem de rendre visite en toute sécurité à sa famille et mettre un terme à la répression visant les bidun. Amnesty International demande, une nouvelle fois, que les bidun se voient accorder la pleine nationalité. »
Complément d’information
Au Koweït, les bidun, dont la plupart sont des descendants de nomades natifs de la région, sont maintenus dans une situation d’apatridie par le gouvernement et soumis à des mesures de répression lorsqu’ils s’expriment.
Mona Kareem a quitté le Koweït pour étudier aux États-Unis lorsqu’elle avait un peu plus de 20 ans et a depuis obtenu la nationalité américaine. Elle poursuit aujourd’hui des études postdoctorales [1] à la Tufts University, dans le Massachusetts. En tant qu’auteure universitaire, elle dénonce la politique du Koweït à l’égard des bidun.
Elle paie le prix fort pour sa détermination à poursuivre ses études et ses recherches. Elle a déclaré sur Twitter [2] : « Je suis terrifiée à l’idée d’être séparée de ma famille pour le reste de ma vie. »
Les autorités koweïtiennes ont interrogé Mona Kareem à l’aéroport au sujet de ses opinions politiques, ne laissant planer aucun doute sur la véritable raison pour laquelle elle s’est vue refuser l’entrée dans le pays.