L’« amnistie générale » syrienne laisse derrière les barreaux des centaines de personnes arrêtées après les manifestations

L’annonce d’une nouvelle « amnistie générale » en Syrie est loin de satisfaire les demandes des manifestants en faveur de réformes politiques, a déclaré Amnesty International mardi 21 juin.

D’après l’agence de presse d’État SANA, cette amnistie s’appliquera aux détenus souffrant de maladies chroniques ainsi qu’à ceux incarcérés pour certaines infractions pénales commises avant lundi 20 juin, comme le vol et le trafic illicite. Elle ne s’étendra en revanche pas à plusieurs centaines de personnes incarcérées pour leur implication dans des manifestations politiques pacifiques.

Des centaines de prisonniers politiques auraient été relâchés à la faveur d’une autre « amnistie générale » annoncée le 31 mai. Des centaines d’autres se trouvent cependant toujours en détention ; beaucoup sont détenues au secret et risquent la torture et d’autres formes de mauvais traitements.

« Avec ce nouveau coup d’éclat, le président el Assad s’abstient une nouvelle fois de répondre aux demandes légitimes de personnes qui ont risqué leur vie pour se faire entendre », a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« L’ensemble des personnes maintenues en détention sans inculpation pour leur rôle présumé dans les manifestations en cours doivent être traduites en justice ou remises en liberté. »

L’annonce de la dernière amnistie en date est survenue un jour après que le président el Assad se fut adressé à la nation dans un discours télévisé, lors duquel il a déclaré que les appels à la réforme étaient légitimes, mais a par ailleurs attribué les troubles récents à des « saboteurs » armés.

Depuis le début des manifestations de rues en faveur de la réforme, en février, les forces de sécurité syriennes ont mené une campagne violente contre les manifestants. D’après les informations les plus récentes portées à la connaissance d’Amnesty International, au moins 1 200 personnes ont été tuées depuis la mi-mars.

Ces dernières semaines, quelque 20 000 habitants du nord de la Syrie ont fui en direction de la frontière avec la Turquie pour échapper à la violence des forces de sécurité syriennes. La moitié d’entre elles se trouvent dans des camps en Turquie et l’autre moitié dans des camps improvisés en Syrie près de la frontière.

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