L’Angola reloge des victimes d’expulsions forcées

La décision du gouvernement angolais de reloger des centaines de victimes d’expulsions forcées est une mesure qui fera date pour les habitants des quartiers informels, a déclaré Amnesty International vendredi 10 juin.

Plus de 450 habitants de la capitale Luanda, dont les logements ont été démolis entre 2004 et 2006 pour laisser place à des appartements de luxe, doivent être relogés à partir de septembre, a annoncé le gouvernement cette semaine.

« Si cette annonce est une bonne nouvelle pour les victimes d’expulsions forcées, les autorités angolaises doivent toutefois en finir avec les expulsions qui se poursuivent dans le pays. En outre, il est essentiel que les habitants d’autres régions, dont les logements ont été rasés, soient eux aussi relogés, a indiqué Tawanda Hondora, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique.

« Les autorités doivent veiller à ce que leurs promesses de reloger les victimes d’expulsions forcées ne soient pas simplement mises en veilleuse – comme ce fut le cas par le passé – mais deviennent réalité à partir de septembre. Le gouvernement doit garantir qu’en cas de nouvelles expulsions, les personnes concernées seront relogées avant le lancement des démolitions. »

Le projet Nova Vida, qui porte sur la construction de logements de luxe pour quatre millions de personnes à Luanda, a démarré en 2006. En amont de ce projet, entre 2004 et 2006, des milliers de familles ont été expulsées de force de leurs habitations précaires. Ces expulsions ont eu lieu dans les quartiers de Banga Wé, Cambamba I, Cambamba II et 28 de Agosto. Ils se trouvent tous à Kilamba Kiaxi, une banlieue de Luanda.

En Angola, les expulsions forcées, généralement menées sans avertissement ni consultation préalable des habitants, ont laissé des dizaines de milliers de personnes sans abri.

Les expulsions s’accompagnent toujours d’un recours excessif à la force de la part des policiers et plusieurs personnes ont été blessées.

Dans la plupart des cas, les membres armés de la police nationale ou des Forces armées angolaises (FAA) chargés de procéder aux expulsions ont tiré sans discrimination sur les personnes expulsées, les ont frappées et ont arrêté celles qui tentaient d’opposer une résistance.

Les maisons ont été démolies et les biens détruits ou volés par les personnes chargées des expulsions.

Dans presque tous les épisodes d’expulsions forcées, les policiers ont arrêté des défenseurs des droits humains, notamment des membres de SOS-Habitat, organisation locale qui milite pour le respect du droit au logement.

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