L’Arabie saoudite exécute huit ressortissants bangladais

Ces travailleurs migrants, qui ont été décapités en public, avaient été condamnés à mort pour le meurtre présumé d’un Égyptien en avril 2007.

Les autorités saoudiennes ont repris les exécutions à un rythme alarmant depuis la fin du ramadan.

« Les procédures judiciaires en Arabie saoudite sont loin de respecter les normes internationales d’équité en la matière, et les informations faisant état des nombreuses exécutions récentes sont profondément choquantes », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Le nombre d’exécutions en Arabie saoudite semble avoir augmenté ces derniers mois ; cette évolution va pourtant à l’encontre de la tendance mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort.

Le gouvernement doit immédiatement instaurer un moratoire sur les exécutions dans le royaume et commuer toutes les condamnations à mort, en prévision d’une abolition complète de ce châtiment », a-t-elle ajouté.

Ces décapitations portent le nombre d’exécutions en Arabie saoudite pour l’année 2011 à au moins 58, plus du double des chiffres de 2010. Vingt des personnes mises à mort jusqu’à présent en 2011 étaient des ressortissants étrangers.

Les Bangladais exécutés s’appelaient Mamun Abdul Mannan, Faruq Jamal, Sumon Miah, Mohammed Sumon, Shafiq al Islam, Masud Shamsul Haque, Abu al Hussain Ahmed et Mutir al Rahman.

Selon certaines informations, la victime, un Égyptien, a été tuée lors d’un affrontement entre les ouvriers bangladais et un groupe d’hommes qui essayaient semble-t-il de voler un câble électrique dans un complexe immobilier où travaillaient les Bangladais.

Trois autres Bangladais ont été condamnés à des peines de prison et de flagellation.

Deux Saoudiens ont été exécutés dans la ville de Tabuk (nord du pays) vendredi 7 octobre, portant à 10 le total des exécutions ce jour-là.

Nombre des personnes exécutées en Arabie Saoudite ces dernières années ont été des étrangers, principalement des travailleurs migrants originaires de pays en développement.

Bien souvent, les accusés n’ont pas d’avocat pour les défendre et ne sont pas en mesure de suivre les débats en arabe. Ils sont par ailleurs rarement autorisés à être officiellement représentés par un avocat et dans bon nombre de cas ils ne sont pas informés de l’avancée des poursuites engagées contre eux.

Les étrangers et un grand nombre des Saoudiens condamnés à mort n’ont ni argent ni possibilité d’entrer en contact avec des personnes d’influence telles que les autorités gouvernementales ou les chefs de tribu, deux facteurs déterminants pour parvenir à payer le prix du sang ou obtenir une grâce dans les affaires de meurtre.

L’Arabie saoudite applique la peine de mort pour un large éventail d’infractions.

Les accusés peuvent être déclarés coupables uniquement sur la base d’« aveux » obtenus sous la contrainte ou par la tromperie.

Les autorités saoudiennes ont exécuté au moins 158 personnes, dont 76 ressortissants étrangers, en 2007, et au moins 102 personnes, dont près de 40 ressortissants étrangers, en 2008.

En 2009, au moins 69 personnes auraient été exécutées, dont 19 étrangers, et en 2010 au moins 27 personnes, dont six étrangers.

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