L’Égypte doit cesser de sévir contre les manifestants

Communiqué de presse

ÉFAI -
26 janvier 2011 -
Index AI : PRE 01/031/2011

Mercredi 26 janvier, Amnesty International a condamné les opérations répressives lancées en réaction aux manifestations en Égypte, tandis que se poursuivent les actions de protestation contre la pauvreté, les violences policières et la corruption.

Les informations indiquant que les manifestations ont continué en Égypte le 26 janvier ont fait suite à une journée de contestation au Caire, à Alexandrie et dans d’autres grandes villes, qui s’est soldée par au moins trois morts et a été marquée par l’emploi de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène contre la foule, ainsi que par des brutalités contre les détenus et l’arrestation d’au moins 500 manifestants.

Amnesty International a de nouveau demandé aux autorités égyptiennes de s’abstenir de recourir à une force excessive contre les manifestants et a critiqué la façon dont les forces de sécurité ont agi mardi 25 janvier.

« Nous avons assisté à des opérations de maintien de l’ordre imprudentes le 25 janvier, les forces de sécurité ayant utilisé du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc en premier recours », a déploré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Il faut maîtriser les forces de sécurité. »

Les manifestations de mardi 25 janvier ont débuté de manière pacifique, mais jets de pierre et échauffourées sont survenus lorsque les forces de sécurité ont commencé à disperser les manifestants par la force.

Trois manifestants et un policier auraient été tués dans le contexte de ces manifestations, les plus suivies que l’Égypte ait vues depuis des décennies.

Le ministère de l’Intérieur avait émis un avertissement selon lequel les actions de protestation de mercredi 26 janvier ne seraient pas tolérées et les personnes arrêtées seraient poursuivies en justice.

« Nous craignons que l’avertissement du ministère ne soit le signe de l’empressement des autorités à laisser se déchaîner toute la férocité des forces de sécurité, qui sont connues pour leurs abus », a ajouté Hassiba Hadj Sahraoui.

Au lieu de menacer les manifestants, les autorités égyptiennes devraient selon Amnesty International ouvrir une véritable enquête sur les homicides de manifestants et obliger les auteurs de ceux-ci à rendre des comptes.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé mercredi 26 janvier que 500 manifestants avaient été arrêtés.

Amnesty International craint que certaines aient été arrêtées simplement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion.

Les personnes susceptibles d’avoir été appréhendées car elles sont soupçonnées d’avoir perpétré des actes violents doivent être inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi et jugées dans le cadre d’une procédure équitable, ou relâchées.

Amnesty International a par ailleurs reçu des informations accusant les autorités égyptiennes de bloquer Twitter, ainsi que le site de partage de vidéos Bambuser. L’organisation a également appris que les réseaux de téléphonie mobile étaient bloqués dans certaines zones et n’a d’ailleurs pas pu joindre un certain nombre de défenseurs des droits humains au téléphone.

Twitter et Bambuser ont officiellement confirmé qu’ils avaient été bloqués en Égypte mardi 25 janvier.

« Ces obstacles à la communication montrent que le gouvernement essaie d’empêcher le monde de savoir ce qui se passe en Égypte, et de couper les manifestants les uns des autres. »

Les autorités égyptiennes mettent systématiquement en œuvre au nom de l’état d’urgence - qui dure depuis près de 30 ans -, des restrictions abusives et des mesures radicales en vue de réprimer l’exercice légitime des droits de manifester et de se rassembler sans violence, en violation de l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de réunion.

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