L’Égypte doit engager des poursuites contre tous les responsables présumés des homicides commis durant les manifestations

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

24 mai 2011

Amnesty International engage les autorités égyptiennes à traduire en justice tous les responsables présumés des homicides de manifestants ayant protesté contre le gouvernement, alors qu’elles viennent d’annoncer que l’ancien président déchu Hosni Moubarak et ses deux fils seront déférés devant un tribunal.

Les trois hommes, ainsi que l’allié de Hosni Moubarak, Hussein Salem, sont inculpés de « meurtre avec préméditation de certains participants aux manifestations pacifiques de la révolution de janvier 2011 », a annoncé le parquet général égyptien dans une déclaration mardi 24 mai.

« Les familles des personnes tuées dans le cadre des violences qui ont émaillé les manifestations ont le droit d’obtenir justice, tout comme toutes les personnes qui ont été grièvement blessées ou victimes de détention arbitraire et de torture, notamment aux mains de l’armée », a indiqué Amnesty International.

« La comparution de Hosni Moubarak et de ses fils devant une cour de justice est une mesure très encourageante, mais tous ceux qui sont responsables d’homicides et d’autres atteintes aux droits humains, comme la torture, doivent eux aussi faire l’objet de poursuites et être amenés à rendre des comptes. »

« Le procès doit offrir aux victimes et à leurs familles la possibilité de se retrouver face aux accusés et d’obtenir des réponses. C’est une chance unique de faire éclater la vérité et de montrer que justice n’est pas un vain mot en Égypte. »

Les quatre hommes sont également inculpés de corruption et de détournement de fonds publics.

Le 19 mai, Amnesty International a publié un rapport dans lequel elle invite les autorités égyptiennes à rendre justice à toutes les victimes de la répression violente qui a émaillé les grandes manifestations antigouvernementales.

Ce document, intitulé Egypt rises : killings, detentions and torture in the ’25 January Revolution’ (voir ci-dessous) , rend compte des atteintes aux droits humains qui ont fait au moins 846 morts durant le soulèvement et recommande de prendre un certain nombre de mesures essentielles en vue d’amener les responsables présumés à rendre compte de leurs agissements.

Ce rapport apporte la preuve que les forces de l’ordre ont recouru à une force excessive pour tenter d’anéantir le mouvement de contestation appelant au départ du président Hosni Moubarak.

De nombreux manifestants ont été tués par balle. Plus de 6 400 personnes ont été blessées au cours des manifestations, dont certaines garderont des séquelles à vie.

Par ailleurs, le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur Habib El Adly a repris la semaine dernière et la prochaine audience est prévue le 26 juin. Il a à répondre d’accusations liées aux homicides de manifestants, tout comme d’autres anciens hauts responsables du ministère de l’Intérieur.

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