L’ONU va surveiller la situation des droits humains en Iran

25 mars 2011

Vendredi 25 mars, Amnesty International a salué la décision prise par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies de désigner un rapporteur spécial pour suivre la situation des droits humains qui se dégrade en Iran et en rendre compte.

Le Conseil a adopté jeudi 24 mars à Genève, par 22 voix contre sept, une résolution soutenue par 49 États dont l’objet était de « désigner un rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran ».

Ce vote fait suite aux préoccupations concernant les multiples violations des droits humains commises dans le cadre de la répression menée par les autorités iraniennes contre l’opposition, ainsi que le recours croissant de l’Iran à la peine de mort.

« Même si cette décision aurait dû être prise depuis longtemps, nous sommes ravis que le Conseil des droits de l’homme ait réagi à la situation des droits humains en Iran et tenu compte de la demande de nombreuses organisations, dont Amnesty International, en faveur de la création de ce nouveau mécanisme, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Étant donné que l’Iran refuse de coopérer avec les experts thématiques des Nations unies depuis 2005, il est essentiel que la communauté internationale fasse tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir la coopération de ce pays avec le rapporteur spécial. Nous exhortons les autorités iraniennes à coopérer pleinement avec ce mécanisme, notamment en permettant à la personne qui occupe ce poste de se rendre régulièrement dans le pays pour mener des missions d’information sans obstacle. »

Selon les chiffres officiels, au moins 116 personnes ont déjà été exécutées en Iran cette année. Des informations crédibles laissent penser que des dizaines d’autres ont été exécutées en secret. Plusieurs milliers de prisonniers demeurent sous le coup d’une condamnation à mort.

Parmi les personnes exécutées cette année figuraient Jafar Kazemi et Mohammad Ali Haj Aghaei, tous deux arrêtés pendant les six mois de troubles qui ont fait suite à la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.

Le bilan du gouvernement iranien en matière de droits humains, déjà désastreux, s’est aggravé depuis le mouvement de protestation de 2009 avec l’arrestation de milliers de manifestants, ainsi que les détentions prolongées sans jugement, les procès iniques, les actes de torture et les autres mauvais traitements infligés à des centaines de défenseurs des droits humains, d’étudiants, d’avocats, de journalistes et de militants politiques de l’opposition.

La dernière vague d’arrestations d’opposants au gouvernement a été déclenchée par des manifestations que les dirigeants de l’opposition Mehdi Karroubi et Mir Hossein Moussavi, eux-mêmes aujourd’hui assignés à domicile, avaient appelé à organiser le 14 février en signe de soutien aux populations de l’Égypte et de la Tunisie.

Le dernier mandat du rapporteur spécial des Nations unies sur l’Iran n’avait pas été renouvelé en 2002.

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