Communiqué de presse

La Chine doit éviter d’avoir recours à une force excessive face au mouvement de protestation tibétain

Les autorités chinoises ne doivent pas utiliser une force excessive lors des manifestations et devraient autoriser la présence d’observateurs indépendants sur les lieux de protestation, a déclaré Amnesty International mardi 24 janvier après avoir appris que les forces de sécurité chinoises auraient tiré sur des manifestants tibétains pour la deuxième journée consécutive dans la province du Sichuan

Les autorités ont qualifié de « tapage médiatique » les informations faisant état, sur la foi de témoignages de personnes présentes sur place, d’affrontements meurtriers entre la police et les manifestants tibétains.

« Alors que la situation est déjà explosive, et au lieu de prendre en compte les revendications de respect des droits humains qu’expriment depuis longtemps les Tibétains, les autorités chinoises ont recours exclusivement à la coercition et à la répression sécuritaire, a déclaré Sam Zarifi, directeur d’Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.

« La situation ne s’est pas améliorée dans les zones tibétaines depuis 2008, où les tensions avaient éclaté et donné lieu à des événements violents. Loin de s’être atténués, les griefs face aux restrictions en matière de religion et de liberté culturelle se sont renforcés. »

Selon l’agence de presse officielle Xinhua, les forces de sécurité chinoises ont tiré sur des manifestants dans le canton de Luhuo lundi 23 janvier, tuant au moins une personne.

Cinq policiers et plusieurs manifestants auraient été blessés. Selon certaines informations, des manifestants auraient également détruit des boutiques dans cette zone.

Des sources tibétaines indépendantes ont indiqué à Amnesty International qu’au moins 36 manifestants avaient été blessés, dont certains seraient dans un état grave. Il y a eu mardi 24 janvier de nouvelles informations faisant état de manifestations ailleurs dans le Sichuan et de tirs de policiers.

Selon des informations non confirmées, les forces de sécurité auraient tiré mardi sur des manifestants tibétains dans le canton de Seda, dans le Sichuan, tuant deux personnes et en blessant d’autres.

Il s’agirait du troisième épisode de policiers tirant sur des manifestants tibétains en moins de deux semaines, mais Amnesty International n’a pas eu de manière indépendante confirmation de ces informations.

Les événements sont difficiles à confirmer du fait qu’aucun média ni observateur étranger n’a été autorisé à se rendre sur les lieux. Les autorités ont déclaré quant à elles qu’elles allaient ouvrir une enquête sur ce qui s’était passé lundi 23 janvier.

« Le gouvernement chinois doit veiller à ce qu’il s’agisse d’une véritable enquête indépendante et impartiale, a déclaré Sam Zarifi, avant d’ajouter : il faut aussi que le gouvernement enquête sans tarder sur les autres informations faisant état d’un recours à une force excessive. »

Amnesty International a de nouveau demandé que le gouvernement chinois autorise la présence dans le pays d’observateurs indépendants, par exemple le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.

« Le gouvernement chinois a fait preuve d’un comportement de plus en plus répressif dans les zones comme le Tibet où vivent des minorités ethniques, a déclaré Sam Zarifi. C’est pourquoi nous craignons de nouvelles violences et un nouveau bain de sang. »

« Les forces de sécurité chinoises devraient faire preuve de modération et n’avoir recours aux armes à feu qu’en dernier recours et uniquement lorsque cela est absolument nécessaire. La force meurtrière ne doit être utilisée intentionnellement que pour protéger des vies humaines. »

Depuis mars dernier, 16 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre la répression religieuse et culturelle sous le régime chinois.

En novembre 2011, Amnesty International et Human Rights Watch ont écrit une lettre commune au gouvernement chinois pour demander aux autorités de s’attaquer aux causes sous-jacentes du mouvement de protestation.

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