Communiqué de presse

La Cour européenne estime que British Airways s’est rendue coupable de discrimination envers une employée chrétienne

La décision rendue mardi 15 janvier par la Cour européenne des droits de l’homme, qui a estimé que la compagnie British Airways s’était rendue coupable envers une de ses employées de discrimination fondée sur ses convictions religieuses, est un soutien ferme en faveur des droits à la liberté de religion et d’expression, a déclaré Amnesty International.

Nadia Eweida, chrétienne de confession copte, a porté plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme après que la compagnie aérienne l’a empêchée de porter de manière visible un pendentif en forme de croix au travail.

« Le fait de porter des symboles religieux est une part importante des droits à la liberté de religion et d’expression a déclaré Marco Perolini, spécialiste des questions de discrimination à Amnesty International. Cette décision bienvenue permettra peut-être de réduire la discrimination envers les croyants de toutes les confessions. »

Amnesty International a recensé de nombreux cas similaires à celui de Nadia Eweida, dans lesquels des personnes musulmanes ont été renvoyées ou n’ont pas été engagées par des employeurs uniquement parce qu’elles portaient de manière visible des vêtements ou des symboles culturels ou religieux.

L’application de restrictions au port de vêtements ou symboles culturels et religieux est souvent justifiée par des employeurs dans des pays comme la Belgique, la France, les Pays-Bas ou la Suisse par le fait que ces restrictions seraient nécessaires pour accomplir certaines tâches ou pratiquer certaines activités professionnelles.

« Ce prétexte est souvent utilisé pour masquer des discriminations envers des croyants », a souligné Marco Perolini.

« Bien entendu, dans certains cas, des employeurs peuvent mettre en place des règles visant à limiter le port de symboles religieux par les employés sur le lieu de travail mais cela devrait toujours être dans un but particulier et les restrictions imposées devraient toujours être proportionnées et nécessaires au but recherché. »

Dans la même décision, la Cour a estimé que les droits de trois autres employés chrétiens n’avaient pas été bafoués.

Madame Ladele et Monsieur McFarlene affirmaient que leur licenciement, justifié par leurs employeurs par le refus de célébrer une cérémonie de partenariat civil entre personnes du même sexe et le refus de conseiller des couples homosexuels, respectivement, équivalait à un acte de discrimination fondé sur leurs convictions religieuses.

Dans ces deux cas, les employés ont refusé d’effectuer des tâches essentielles à leurs fonctions.

« Le droit à la liberté de religion ou de conviction peut être limité dans le but de protéger les droits d’autrui, notamment le droit à ne pas subir de discrimination fondée sur son orientation sexuelle », a précisé Marco Perolini.

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