La décision de justice confirmant la légalité des examens rectaux sur les homosexuels est inacceptable

Le jugement prononcé jeudi 16 juin par la Haute Cour à Mombasa, confirmant la légalité d’examens rectaux sur des hommes soupçonnés d’avoir eu des relations sexuelles, est inacceptable et témoigne d’un mépris choquant pour les obligations qui sont celles du Kenya en vertu du droit international relatif aux droits humains, a déclaré Amnesty International.

Ce jugement a été rendu à la suite d’un recours formé par deux hommes ayant essayé de faire admettre que les examens qu’ils ont été forcés à subir en février 2015 étaient anticonstitutionnels. Dans sa décision, le juge Mathew Emukule a estimé qu’il y avait suffisamment de motifs reconnus par le droit kenyan pour justifier une intrusion dans le corps humain dans le but de recueillir des éléments médicaux prouvant une infraction, notamment la sodomie. Il a également affirmé que les demandeurs avaient accepté de se soumettre aux examens.

« Les examens rectaux forcés effectués sur des hommes soupçonnés d’avoir eu des relations sexuelles avec d’autres hommes sont odieux, et ils bafouent l’interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements inscrite dans le droit international. Il ne faut pas qu’ils puissent continuer », a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.

«  Il n’appartient pas au gouvernement de prouver que des actes sexuels entre adultes consentants ont eu lieu ou non. Il s’agit d’une atteinte au droit à la vie privée.  »

Les examens rectaux forcés violent plusieurs traités ratifiés par le Kenya, comme la Convention contre la torture, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

Dans leur requête en inconstitutionnalité, les deux hommes ayant saisi la cour ont déclaré que des médecins du Coast General Hospital, le principal hôpital public de Mombasa, avaient conspiré avec des responsables de l’application des lois pour les soumettre à des examens rectaux forcés, en violation de leurs droits.

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