La liberté d’expression est toujours restreinte de manière draconienne

Les autorités tchadiennes doivent libérer immédiatement et sans condition deux activistes des droits humains arrêtés alors qu’ils préparaient une manifestation pacifique, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Mahamat Nour Ibédou, porte-parole de ‘ça suffit’, une plateforme d’organisations de la société civile, et Nadjo Kaina Palmer, coordinateur du mouvement ‘Iyina’ (on est fatigué, en arabe), ont été arrêtés lundi 22 mars dans les locaux de la police judiciaire de N’Djamena, la capitale, où ils répondaient à une convocation du Procureur de la République. Les charges retenues contre eux sont : ‘troubles à l’ordre publique’ et ‘résistance à l’action des autorités’.

« A moins de trois semaines de l’élection présidentielle, l’arrestation et la détention des deux activistes envoie un signal préoccupant sur les restrictions des droits humains  », a déclaré Samira Daoud, directrice adjointe pour la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International.

«  Mahamat Nour Ibédou et Nadjo Kaina Palmer n’ont été arrêtés que pour avoir exercé leur droit légitime à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition  ».

Selon des informations recueillies par Amnesty International, les activistes avaient été convoqués par le Procureur de la République pour répondre à des questions relatives à deux manifestations pacifiques prévues respectivement pour ce 22 mars par le mouvement ‘Iyina’, et pour le 29 par la plateforme ‘ça suffit’. Elles avaient pour objet de marcher pacifiquement contre la candidature à un cinquième mandat du président Idriss Déby. Ce dernier est candidat à sa propre succession à la présidentielle du 10 avril prochain dont la campagne électorale a déjà démarré depuis le 20 mars.

Dans un contexte de menaces des groupes armés, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration Ahmat Mahamat Bachir avait publiquement déclaré le 19 mars, l’interdiction pure et simple de toute manifestation publique qui sorte du cadre de la campagne électorale.

« Les manœuvres visant à réduire au silence les voix critiques montrent que la liberté d’expression est toujours restreinte de manière draconienne  », a déclaré Samira Daoud.

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