Communiqué de presse

La Marche des fiertés interdite à Belgrade : une journée noire pour les droits humains en Serbie

La décision des autorités serbes d’interdire la Marche des fiertés de Belgrade, la « Belgrade Pride », fait du dimanche 2 octobre « une journée noire pour les droits humains », a déclaré Amnesty International samedi 1er octobre.

Le Conseil national de sécurité serbe a déclaré samedi 1er octobre que la Marche des fiertés prévue le lendemain ne pourrait avoir lieu en raison des menaces émanant de groupes d’extrême droite, qui auraient appelé à plonger la ville dans les violences et le chaos si cet événement avait lieu.

« Comme ce fut le cas en 2009, les autorités serbes ont cédé à la pression des groupes de droite qui ne comprennent ni ne respectent les droits à la liberté d’expression garantis par la Constitution et les lois serbes », a déclaré Sian Jones, spécialiste des Balkans au sein d’Amnesty International.

Amnesty International estime que cette interdiction constitue un cuisant revers pour les droits humains en Serbie et une importante concession du gouvernement aux groupes nationalistes de droite, notamment Dveri et Obraz, qui ont orchestré l’opposition à la Belgrade Pride.

« Une nouvelle fois, le gouvernement a fait pression sur les organisateurs pour qu’ils annulent la Marche des fiertés, au lieu de les soutenir en garantissant leurs droits. Les drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel ont été bannis de Serbie, laissant place à une sombre journée pour les droits fondamentaux », a poursuivi Sian Jones.

C’est la quatrième fois que la Marche était prévue à Belgrade. En 2010, la police a protégé les participants face à plus de 5 000 contre-manifestants violents. Les dégâts matériels engendrés ont été estimés à plus d’un million d’euros. En 2009, la Belgrade Pride n’a pas eu lieu, les autorités ayant refusé au dernier moment d’assurer la sécurité de la manifestation, en raison des menaces adressées par des groupes d’extrême droite.

Le maire de Belgrade a refusé de soutenir la Marche, alléguant que cet événement constituait un risque pour « les biens matériels, les membres de la communauté homosexuelle, les policiers et les citoyens de Belgrade ».

Selon Amnesty International, en interdisant la Marche des fiertés, le gouvernement serbe bafoue les obligations qui lui incombent de garantir la liberté d’expression et de réunion. Par ailleurs, l’organisation craint que cette interdiction, sur fond de menaces émanant de groupes homophobes, ne donne le feu vert à ceux qui s’efforcent de priver de leurs droits les lesbiennes, gays, personnes bisexuelles et transgenres et ne fragilise leur droit de ne pas subir de discrimination.

« C’est un grand pas en arrière pour les droits humains en Serbie et une importante concession du gouvernement aux groupes nationalistes de droite, notamment Dveri et Obraz, qui ont orchestré l’opposition à la Belgrade Pride », a conclu Sian Jones.

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