La peine capitale bafoue le droit à la vie

Le gouvernement malaisien ne doit pas exécuter un homme de 34 ans, qui doit être pendu vendredi 25 mars pour avoir commis un meurtre, a déclaré Amnesty International.

Mercredi 23 mars, la direction de la prison de Taiping, dans le nord de la Malaisie, a conseillé à la mère de Gunasegar Pitchaymuthu de rendre visite à son fils « une dernière fois  » et de préparer ses funérailles. Gunasegar Pitchaymuthu a été déclaré coupable de meurtre, un crime automatiquement puni par la peine de mort en Malaisie.

«  Exécuter Gunasegar Pitchaymuthu représenterait une régression pour les droits humains en Malaisie », a déclaré Josef Benedict, directeur adjoint des campagnes pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique d’Amnesty International.

« L’imposition obligatoire de la peine de mort est une atteinte claire aux droits humains, quelle que soit l’infraction commise. Les autorités doivent intervenir pour empêcher que cet acte brutal ait lieu, avant qu’il ne soit trop tard, et commuer la condamnation à mort de Gunasegar Pitchaymuthu.  »

Amnesty International a toujours critiqué le recours aux exécutions « secrètes » en Malaisie. Les informations relatives aux pendaisons prévues ne sont pas rendues publiques avant, ni même après, les faits - ce qui est contraire aux normes internationales sur le recours à la peine de mort.
Au lieu de cela, Nagarani Sandasamy, la mère de Gunasegar Pitchaymuthu, a reçu mercredi 23 mars une lettre envoyée par la direction de la prison de Taiping, lui indiquant que son fils sera exécuté « bientôt  » et lui conseillant de lui rendre visite le matin du jeudi 24 mars. La lettre invite également la famille à discuter de la marche à suivre pour récupérer le corps du prisonnier pour ses funérailles.

La visite la plus récente de Nagarani Sandasamy à son fils date d’une semaine ; à ce moment-là, ni l’un ni l’autre ne savait qu’il était prévu que cet homme de 34 ans soit pendu quelques jours plus tard.

Gunasegar Pitchaymuthu a été condamné à mort pour avoir tué un homme à l’arme blanche à Sungai Petani, dans l’État de Kedah, le 16 avril 2005.

« À l’heure où les débats sur l’abolition de l’application obligatoire de la peine de mort se poursuivent en Malaisie, le gouvernement malaisien doit immédiatement instaurer un moratoire sur l’ensemble des exécutions, à titre de première étape vers l’abolition de ce châtiment », a déclaré Josef Benedict.

Complément d’information

Aucune information n’est rendue publique sur les cas de peine de mort en Malaisie, et c’est souvent au dernier moment que les familles sont informées de l’exécution imminente d’un proche. De hauts représentants du gouvernement ont récemment déclaré que la Malaisie envisageait d’abolir l’imposition automatique de la peine capitale, châtiment actuellement prévu dans les cas de meurtre et d’infractions liées aux stupéfiants.

Amnesty International s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, indépendamment de la nature et des circonstances du crime commis, de la situation de la ou du condamné-e, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.

La peine capitale bafoue le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, le plus inhumain et le plus dégradant qui soit.
Le droit international et les normes associées interdisent l’imposition obligatoire de la peine de mort, qui constitue une privation arbitraire de la vie, car elle empêche la ou le juge de prendre en considération la situation personnelle de l’accusé-e ou les circonstances ayant entouré le crime en question.

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