Communiqué de presse

La situation des droits humains au Guatemala examinée par les Nations unies

Pour que les droits humains deviennent une réalité au Guatemala, il faut que des mesures contre les atteintes actuelles aux droits fondamentaux viennent s’ajouter aux récents progrès de la justice concernant des infractions commises dans le passé, a déclaré Amnesty International peu de temps avant l’examen du pays par le Comité des droits de l’homme des Nations unies.

Les 19 et 20 mars, à New York, le Comité des droits de l’homme évaluera la situation des droits humains au Guatemala.

Amnesty International a présenté au Comité un rapport alternatif dans lequel sont examinés certains des principaux problèmes auxquels est confrontée la population guatémaltèque en matière de droits humains : le fait que justice n’a toujours pas été rendue pour des atteintes commises durant le conflit armé interne, le taux inquiétant d’homicides de femmes, les menaces et les agressions dont sont victimes les défenseurs des droits humains et la discrimination envers les communautés indigènes, en particulier.

« Ces dernières années, Amnesty International a constaté que le Guatemala avait progressé dans le domaine des droits humains, en particulier pour ce qui est de traduire en justice les responsables de violations des droits fondamentaux commises lors du conflit interne », a expliqué Sebastián Elgueta, spécialiste du Guatemala pour Amnesty International.

« Il est essentiel que des crimes commis par le passé continuent de faire l’objet d’actions en justice pour prouver que le Guatemala compte tenir parole quand il affirme que les horreurs du passé ne resteront pas impunies.

Malheureusement, l’organisation a également constaté que les attaques se poursuivent contre les groupes les plus marginalisés au Guatemala, en particulier les femmes et les populations indigènes, et que les défenseurs des droits humains sont toujours victimes de harcèlement. »

Au cours des deux dernières années, Amnesty International a observé des progrès en termes d’enquêtes et de procédures liées à des cas de violations des droits humains commises durant le conflit armé.

L’une de ces avancées a été la levée du secret pour une partie des archives militaires. Toutefois, l’armée n’a pas encore autorisé l’accès aux archives concernant la période à laquelle la majorité des atteintes aux droits fondamentaux ont été commises, ce qui empêche l’ouverture d’enquêtes et de poursuites pour des dizaines de milliers de cas de violations des droits humains.

Amnesty International a aussi constaté un taux alarmant de violence à l’égard des femmes. Selon les chiffres officiels, 631 femmes auraient été victimes d’agression sexuelle et de mort violente en 2011. Elles seraient 5 700 sur les 10 dernières années. Les enquêtes sur ces cas sont rares et ne débouchent pratiquement jamais sur des condamnations.

Plusieurs lois ont été adoptées pour la protection des femmes, mais les moyens nécessaires à leur application n’ont pas été mis en place.
En 2011, des organisations guatémaltèques ont aussi rassemblé des informations sur plus de 400 cas d’agression et d’intimidation de défenseurs des droits humains, y compris de journalistes et de syndicalistes.

Dans tout le pays, les populations indigènes continuent d’être victimes de discrimination ; elles ne sont en particulier pas dûment consultées quand leurs terres sont visées par des projets de développement urbain.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit