La Slovénie doit fournir aux Roms des logements et l’accès à l’eau

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Slovénie et Roms : l’accès à l’eau est un droit... par AmnestyBE

Une manifestation a eu lieu le mardi 22 mars 2011 devant l’ambassade de Slovénie (Rue du Commerce n°44 à 1000 Bruxelles) à 11h : plus d’info en cliquant ICI. Les photos de cette manif ci-dessous :

Amnesty International demande aux autorités slovènes de protéger les communautés roms contre la discrimination, dans le rapport qu’elle publie mercredi 16 mars et dans lequel elle dévoile que les Roms ne bénéficient pas d’un accès satisfaisant à des logements convenables, à l’eau et à l’assainissement.

Certaines familles roms en Slovénie disposent d’une quantité d’eau moindre que celle jugée nécessaire pour des personnes plongées dans une situation d’urgence humanitaire, révèle Amnesty International dans son document intitulé Parallel lives : Roma denied rights to housing and water in Slovenia.

Beaucoup d’entre eux vivent entassés dans des cabanes mal construites, sur des terrains ruraux isolés et coupés du reste de la société, loin des services de santé, des écoles, des emplois et des magasins.

« La discrimination permanente qui cible les Roms les condamne, pour beaucoup, à habiter des logements qui ne sont pas reliés aux services publics essentiels. Toute leur existence – la santé, l’éducation de leurs enfants et les opportunités en termes d’emploi – s’en trouve affectée.

« Certaines municipalités refusent de fournir des services publics aux Roms au motif que leurs quartiers sont " illégaux ", bien que ces familles vivent là depuis des décennies, tandis que le gouvernement préfère ignorer le problème.

« Le gouvernement slovène doit prendre des mesures afin de mettre un terme à la discrimination à laquelle les Roms sont en butte, de garantir le respect de leurs droits humains et de répondre à leurs besoins élémentaires.  »

La Slovénie est un pays très développé et jouit d’un PIB par habitant supérieur à la moyenne de l’Union européenne.

Près de 100 % de la population a accès à une eau potable saine, alors que nombre de communautés roms doivent se battre pour se procurer des quantités d’eau limitées pour boire, cuisiner et se laver.

La consommation moyenne d’eau par personne et par jour est de 150 litres, et même de 300 litres dans les centres urbains. Pourtant, selon une étude menée en 2010, entre 20 et 30 % des agglomérations roms dans le sud-est du pays ne disposent pas de réseau d’alimentation en eau.

Amnesty International a rencontré des familles roms qui ne pouvaient se procurer que de 10 à 20 litres pour chaque membre de la famille pour boire, se laver et cuisiner. Elles étaient contraintes d’aller puiser cette eau dans des sources distantes et parfois dans des cours d’eau pollués.

Souvent, les Roms font le constat que leur seule option consiste à vivre dans des campements, en raison de la discrimination qu’ils subissent lorsqu’ils cherchent à acheter ou louer un logement.

En effet, bien que l’État et les municipalités aient la responsabilité de loger convenablement les Roms, de nombreuses familles trouvent difficile, voire impossible, d’obtenir des logements sociaux ou l’autorisation d’améliorer leur logement actuel.

En outre, les Roms vivent dans la peur d’être expulsés de force et sont rarement consultés ou informés sur les choix qui se présentent à eux.

Amnesty International exhorte les autorités slovènes à :
· améliorer les conditions de logement insalubres dans les quartiers roms, autoriser la régularisation lorsque cela est possible et proposer des solutions de relogement ;
· garantir la sécurité d’occupation à tous les habitants des quartiers informels et proposer des options de relogement, en consultation avec les communautés roms touchées, en évitant de forger une nouvelle ségrégation ;
· garantir immédiatement la réalisation du droit à un niveau minimum essentiel d’eau potable dans tous les quartiers et campements roms.

« Le gouvernement slovène doit également fournir aux Roms des voies de recours utiles afin de lutter contre la discrimination à laquelle ils sont en butte  », a indiqué Nicola Duckworth.

Amnesty International lance sa campagne mondiale en faveur des Roms en Slovénie, qui s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2011.

Témoignages :

Danilo Hudorovic et sa famille vivent dans une maison de deux pièces dans le quartier rom informel de Gorica vas, avec environ 70 autres habitants. Gorica vas n’a pas de réseau d’eau ni d’électricité, pas de toilettes, ni de système d’évacuation des eaux usées et d’assainissement. Danilo Hudorovic a raconté à Amnesty International :

« Mon fils de quatre ans doit prendre des antibiotiques très fréquemment, parce qu’il est souvent malade. Il faut conserver ces antibiotiques au réfrigérateur. Mais nous n’avons pas d’électricité. Je dois aller chercher son médicament en voiture chez ma belle-mère trois fois par jour, même au milieu de la nuit. Notre bébé n’a que quelques mois. Elle est tout le temps malade. Je ne sais pas comment nous allons passer l’hiver. J’ai essayé de faire une demande pour un HLM, mais la municipalité de Ribnica m’a répondu qu’elle n’avait pas d’appartement disponible et aucun appel à candidatures ouvert au public. »

Une femme rom de Žabjak, à Novo mesto, a expliqué à Amnesty International :
« En hiver, je dois me lever très tôt le matin pour allumer le feu devant la cabane, pour chauffer de l’eau afin que les enfants puissent se laver un peu avant d’aller à l’école. En hiver, il fait encore nuit à cette heure-là et il n’y a pas de lumière. Un jour, une bougie a bien failli mettre le feu à notre cabane. »

Ruža Brajdic, jeune fille de 12 ans qui vit dans le quartier informel rom de Žabjak, à Novo mesto, sans eau, électricité ni installations sanitaires, a raconté à Amnesty International :
« Je ne vais pas à l’école, parce que je suis sale et que je sens mauvais. Les autres enfants se moquent de moi et me traitent de tous les noms. »


Complément d’information :

Les Roms vivent sur les terres qui forment aujourd’hui la Slovénie depuis le 14e siècle. On estime qu’ils sont actuellement entre 7 000 et 12 000, ce qui représente environ 0,5 % de l’ensemble de la population.

La majorité des Roms vivent dans le sud-est et le nord-est de la Slovénie. Certains habitent aussi dans les villes, notamment dans la capitale Ljubljana. Dans certaines régions, le chômage au sein de la communauté rom dépasse les 90 %.

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