Communiqué de presse

La tentative de l’Ukraine visant à ignorer la discrimination homophobe est scandaleuse

L’initiative des autorités ukrainiennes en vue de convaincre la Commission européenne de les libérer de l’obligation de légiférer contre l’homophobie constitue une tentative inacceptable visant à dénier l’égalité des droits dans le pays, a déclaré Amnesty International vendredi 6 septembre.

« L’Ukraine ne peut pas choisir quels citoyens doivent être protégés de la discrimination. Elle doit au contraire honorer son engagement à établir un cadre juridique pour combattre l’homophobie, et l’UE doit lui rappeler cet engagement dès qu’elle en a l’occasion », a souligné Denis Krivocheïev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Jeudi 5 septembre, la commissaire parlementaire aux droits humains de l’Ukraine, Valeriya Loutkowska, a annoncé qu’elle et d’autres parlementaires comptaient se rendre à Bruxelles pour convaincre l’UE de dégager le pays de sa responsabilité de légiférer contre la discrimination.

En juin 2013, le gouvernement ukrainien s’est engagé auprès de l’UE à établir un cadre juridique pour protéger les minorités de la discrimination.

Cependant, il a ensuite indiqué qu’il ne soutiendrait pas un projet de loi visant à rendre illégale la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Le projet de loi qui propose des modifications de la Loi sur l’emploi, notamment, doit être examiné au Parlement.

Amnesty International a appelé à plusieurs reprises les parlementaires à adopter ce projet de loi, ainsi qu’à envisager de modifier la Loi relative à la lutte contre la discrimination afin qu’elle inclue la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.

« La discrimination sociale et la violence très répandues que subissent actuellement les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées en Ukraine rendent le besoin d’une loi forte encore plus urgent, a ajouté Denis Krivocheïev.

À ce moment critique dans l’avenir de l’Ukraine, les responsables politiques devraient faire preuve d’assez de force de caractère pour mener un changement des attitudes sociales et accepter les valeurs universelles des droits humains. Au lieu de cela, ils se dégonflent devant ceux qui prônent la haine en montrant publiquement qu’ils ont peur de défendre les droits des minorités sexuelles. »

Amnesty International est particulièrement inquiète de constater que la principale autorité ukrainienne chargée de veiller au respect des droits humains, la commissaire parlementaire aux droits humains, est à la tête de l’initiative visant à exclure les minorités sexuelle de la protection de la loi.

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