L’homme politique musulman de premier plan, opposant au gouvernement, arrêté jeudi 2 mai 2013 au Sri Lanka doit être immédiatement libéré ou inculpé d’une infraction reconnue par le droit international, a déclaré Amnesty International.
Azad Sally, dirigeant de la toute nouvelle Alliance nationale tamoule musulmane, aurait été placé en détention jeudi matin par les services de renseignement pour une raison inconnue.
Cet homme a critiqué ouvertement à plusieurs reprises une organisation bouddhiste, Bodu Bala Sena, qui aurait depuis février 2013 attaqué des établissements religieux musulmans et chrétiens et fait campagne contre certaines pratiques religieuses. Le 29 avril 2013, il avait indiqué à des journalistes qu’il se cachait car il craignait pour sa sécurité à la suite de menaces formulées contre lui dans les médias publics.
« L’arrestation d’Azad Sally, ainsi que le harcèlement dont il a fait l’objet ces dernières semaines, sont représentatifs du climat de terreur dans lequel sont contraints de vivre les opposants au gouvernement au Sri Lanka. Cet homme doit être libéré immédiatement ou inculpé d’une infraction reconnue par le droit international », a déclaré Polly Truscott, directrice adjointe d’Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.
« Faisant campagne contre les pratiques oppressives dont sont victimes les minorités au Sri Lanka, en particulier les musulmans et les Tamouls, Azad Sally s’est attiré les foudres du gouvernement sri-lankais.
« Il semble être la dernière victime en date de la répression croissante des opinions dissidentes constatée ces dernières années, motivée par la volonté du gouvernement de renforcer sa mainmise sur le pouvoir. Les journalistes, les magistrats, les défenseurs des droits humains et les personnalités politiques de l’opposition comme Azad Sally, entre autres, sont la cible de menaces, d’actes de harcèlement et d’attaques particulièrement violentes. »
Le gouvernement sri-lankais doit toujours accueillir le Sommet du Commonwealth en novembre malgré les appels lancés par Amnesty International et d’autres pour que ce sommet soit déplacé dans un autre pays.
« Les dirigeants du Commonwealth doivent condamner plus fermement la violente répression de l’opposition par le gouvernement et l’incapacité persistante des autorités à traduire en justice les responsables présumés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », a souligné Polly Truscott.