Détracteur bien connu du gouvernement, Hejaaz Hizbullah est détenu au siège de la police judiciaire (CID) à Colombo, depuis qu’il a été arrêté le 14 avril 2020, et ses communications avec ses avocats, sa famille et son épouse sont limitées. Au titre de la Loi relative à la prévention du terrorisme, les autorités peuvent maintenir un « suspect » en détention pendant 18 mois, en renouvelant des ordonnances de 90 jours à chaque fois. La deuxième période de détention de Hejaaz Hizbullah expire le 17 octobre.
« La Loi relative à la prévention du terrorisme est un texte dont le gouvernement use et abuse pour bâillonner ses détracteurs. Hejaaz Hizbullah se trouve désormais en détention depuis plus de six mois, sans qu’une once de preuve n’ait été présentée à un tribunal pour démontrer qu’il a commis un acte répréhensible ; cette situation pourrait perdurer pendant encore un an », a déclaré David Griffiths, directeur du bureau du secrétaire général d’Amnesty International.
D’après les deux ordonnances de placement en détention délivrées par le président, Hejaaz Hizbullah fait l’objet d’une enquête pour s’être rendu « complice » de l’un des terroristes qui ont perpétré les attentats contre des églises au Sri Lanka à Pâques 2019 et pour s’être livré à des activités jugées « préjudiciables pour l’harmonie religieuse entre communautés ».
« La Loi relative à la prévention du terrorisme est un texte dont le gouvernement use et abuse pour bâillonner ses détracteurs. Hejaaz Hizbullah se trouve désormais en détention depuis plus de six mois, sans qu’une once de preuve n’ait été présentée à un tribunal pour démontrer qu’il a commis un acte répréhensible ; cette situation pourrait perdurer pendant encore un an. »
« La manière dont a été gérée l’affaire concernant Hejaaz Hizbullah a piétiné toute une série d’obligations relatives aux droits humains incombant au Sri Lanka, notamment la protection contre la détention arbitraire et la possibilité de consulter librement un avocat. Sa situation ne doit pas être encore aggravée par une nouvelle ordonnance de détention injustifiée qui le priverait de sa liberté. Cette loi draconienne ne doit pas servir à justifier sa détention illégale, a déclaré David Griffiths.
« Les autorités sri-lankaises doivent abroger la Loi relative à la prévention du terrorisme et apporter aux personnes qu’elle a fait souffrir la justice qu’elles méritent, sous forme de recours et de réparations. »
Complément d’information
Hejaaz Hizbullah a travaillé sur plusieurs affaires constitutionnelles importantes, notamment la contestation de la dissolution du Parlement lors de la crise constitutionnelle qui a secoué le Sri Lanka en 2018. Il a également représenté des clients dans plusieurs affaires liées aux droits humains, impliquant l’arrestation et la détention de membres de communautés minoritaires. C’est une voix qui n’hésite pas à se faire entendre sur des sujets comme la réconciliation, la coexistence et les droits des minorités.