Les autorités sri-lankaises doivent obliger ceux qui ont menacé de mort trois militants mercredi 7 janvier à répondre de leurs actes, et garantir que l’élection présidentielle prévue pour jeudi 8 se déroule sans autre violence, a déclaré Amnesty International.
Les militants de l’opposition Brito Fernando, Phillip Dissanayake et Prasanga Fernando - qui sont tous des défenseurs des droits humains connus, actifs auprès des familles de « disparus » - ont reçu des appels téléphoniques d’inconnus les menaçant de mort. Prasanga Fernando s’est entendu dire que les trois militants feraient bien de « préparer leurs funérailles à la maison ».
« Ces menaces, qui visent des militants défendant de manière pourtant pacifique les droits humains, sont absolument déplorables. Les autorités sri-lankaises doivent faire tout leur possible pour trouver les responsables et les amener à rendre des comptes, et pour faire clairement passer le message que les menaces et les violences autour des élections ne seront pas tolérées », a déclaré David Griffiths, directeur adjoint du programme Asie Pacifique d’Amnesty International.
« Ces menaces ont pour toile de fond une campagne électorale violente, et ce sont des militants de l’opposition qui subissent l’essentiel des attaques. Le gouvernement doit faire le nécessaire pour que les électeurs puissent voter sans crainte le jour du scrutin, et pour qu’il n’y ait pas de retombées par la suite, quel que soit le résultat. »
« Malheureusement, les attaques visant les défenseurs des droits humains sont monnaie courante au Sri Lanka - beaucoup de ceux qui sont suffisamment courageux pour lutter contre les violations impunies vivent constamment sous la menace. Il est inquiétant que les violences électorales semblent avoir autorisé une intensification des attaques de ce genre. »
Ce n’est pas la première fois que ces militants sont menacés - lundi 5 janvier à leur réveil, Brito Fernando et Prasanga Fernando ont trouvé des têtes de chien coupées devant leur porte.
La campagne électorale au Sri Lanka a été marquée par des menaces, des violences et des manœuvres de harcèlement visant principalement des personnes soutenant les candidats de l’opposition. Au 6 janvier, le Centre indépendant de surveillance des violences électorales avait enregistré au moins 237 « épisodes majeurs » durant la campagne, parmi lesquels un homicide, des dizaines d’agressions, des actes d’intimidation et des dégradations de biens.