La communauté internationale doit maintenir la pression sur le gouvernement sri-lankais en vue de résoudre la crise des droits humains que traverse le pays, a déclaré Amnesty International alors que se tient la réunion des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth, à Colombo.
Steve Crawshaw, directeur du bureau du secrétaire général d’Amnesty International, a déclaré depuis Colombo :
« Le Sri Lanka pourrait bien regretter d’avoir accueilli le sommet du Commonwealth, qui s’est avéré un désastre en termes de relations publiques pour le gouvernement. L’attention s’est surtout portée, à juste titre, sur le bilan déplorable du pays s’agissant des droits humains.
« Le défi que doit relever la communauté internationale consiste à maintenir la pression sur le gouvernement sri-lankais. Les responsables des violations commises par le passé, notamment des crimes de guerre, doivent rendre des comptes et il faut mettre fin aux violations actuelles, quelle que soit la position des responsables ; justice doit être rendue aux victimes. Les événements de la semaine dernière ont clairement illustré les méthodes répressives du gouvernement. »
Appuyant l’appel déjà lancé par la haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Navi Pillay, le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé que si aucune enquête crédible n’était menée au niveau national d’ici mars 2014, il fallait ouvrir une enquête internationale.
Le Premier ministre de l’île Maurice, Navin Ramgoolam, qui a boycotté la réunion des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth en raison de la situation des droits humains au Sri Lanka, a souligné qu’il serait dans l’intérêt de ce pays de coopérer avec une telle enquête.
« Les propos fermes des dirigeants entre autres de Maurice et du Royaume-Uni renforcent les appels en faveur d’une enquête internationale sur les allégations crédibles de crimes de guerre. Mais nous avons besoin d’actes, pas seulement de paroles. La prochaine session du Conseil des droits de l’homme au mois de mars peut et doit mettre sur pied cette enquête internationale qui n’a que trop tardé », a poursuivi Steve Crawshaw.
Le Commonwealth a confirmé le 17 novembre que le Sri Lanka assumerait la présidence de l’organisation pendant les deux prochaines années. Le pays siégera également au sein du Groupe d’action ministériel du Commonwealth, organe chargé de surveiller la situation des droits humains dans les États membres.
« En accordant au Sri Lanka la présidence pendant les deux prochaines années et un siège au sein de l’organe chargé de surveiller les droits fondamentaux, le Commonwealth confirme son incapacité à résoudre la crise des droits humains que traverse ce pays.
« Qu’un pays présentant un tel bilan se voit accorder un tel honneur est tout simplement inconcevable . »