Laos : trois étrangers sont libres mais les ressortissants Laotiens sont torturés et restent en détention

AI Index : ASA 26/010/2003 (Public)
9 Juillet 2003

Amnesty International salue la libération ce jour de deux journalistes européens, Thierry Falise et Vincent Reynaud et de leur interprète américain, Naw Karl Mua. Ils ont été arrêtés le 4 juin alors qu’ils couvraient le conflit armé interne en cours au Laos.

Cependant, l’organisation est de plus en plus préoccupée du sort des ressortissants Laotiens qui les aidaient et qui restent en détention. Ils ont, selon nos informations, été sérieusement torturés.

"Amnesty International a reçu des informations fiables que des ressortissants Laotiens ont été battus avec des bâtons et des chaînes de bicyclette par la police après leur arrestation. Nous nous inquiétons gravement des rapports de la torture de Pa Fue Khang, Thao Moua et Char Yang et d’autres prisonniers anonymes de l’ethnie Hmong,", a déclaré Amnesty International

"Selon les récits de témoins, un des prisonniers Hmong a été frappé à plusieurs reprises. Il aurait perdu conscience à la suite de ces coups. Tous auraient été mis aux fers. On ignore où ils sont actuellement détenus."

Étant donné les rapports faisant état de violations très graves des droits humains fondamentaux dans des prisons au Laos, Amnesty International lance un appel pour que les prisonniers aient un accès immédiat aux soins médicaux, à des avocats et à leur famille. L’organisation lance un appel aux autorités laotiennes pour qu’elles autorisent l’accès aux lieux de détention aux agences internationales et aux observateurs extérieurs.

"Les allégations de torture dans des commissariats de police et des prisons doivent être examinées par des experts impartiaux et indépendants", a ajouté l’organisation.

Amnesty International invite aussi les autorités à adhérer aux standards internationaux en matière d’équité et de transparence des procès.

"À la différence des étrangers, les ressortissants laotiens n’ont pas bénéficié de représentation légale et leurs sentences, allant de 12 à 20 ans, ont été prononcées après une durée de procès de deux heures. Les charges précises retenues contre eux restent peu claires. Ce n’est pas de la justice", a constaté Amnesty International

Après la libération des trois étrangers, la communauté internationale ne doit pas ignorer le sort des détenus Laotiens et se laver les mains de la situation critique des membres de l’ethnie Hmong impliqués dans le conflit armé interne que les journalistes couvraient.

"La communauté internationale doit assurer que le droit humanitaire est respecté et que le Laos se conforme à ses obligations internationales", a conclu l’organisation.

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