Communiqué de presse

Le Cambodge doit faire cesser les expulsions forcées autour du lac Boeung Kak à Phnom Penh

Les autorités cambodgiennes doivent mettre fin à une série d’expulsions forcées menées avec brutalité qui ont fait perdre leur logement à des milliers de familles à Phnom Penh, a déclaré Amnesty International lundi 19 septembre.

Environ 90 autres familles vivant aux abords du lac Boeung Kak, dans le centre de la capitale, risquent d’être expulsées très prochainement étant donné que la société d’exploitation Shukaku Inc dégage le terrain en vue de construire.

Huit habitations et entreprises ont été démolies sans préavis vendredi 16 septembre dans le village 22 par deux pelleteuses escortées par une centaine de policiers antiémeutes et d’agents de sécurité armés.

Un résident et militant de Boeung Kak, Suong Sophorn, a été frappé par des policiers à coups de matraque et de brique au point de perdre connaissance après avoir appelé les autres habitants à se donner la main pour empêcher la destruction de nouvelles habitations.

« Les autorités doivent prendre des mesures pour garantir qu’aucune autre expulsion forcée n’aura lieu aux alentours du lac Boeung Kak et que toutes les familles restant sur place seront traitées avec équité et sur un pied d’égalité, a souligné Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.


« Elles doivent également ouvrir une enquête sur le passage à tabac de Suong Sophorn et conduire les policiers soupçonnés d’en être responsables devant la justice. »

Sur quelque 4 000 familles à l’origine, seulement 779 vivent encore aux abords du lac Boeung Kak. Les autres ont fait l’objet d’une campagne de menaces et d’intimidation pour qu’elles acceptent une indemnisation insuffisante ou une réinstallation sur un site à 20 km de leur travail et de leurs sources de revenu.

Le 11 août, le Premier ministre a autorisé la cession de 12,44 hectares de terrain dans la zone d’aménagement du lac Boeung Kak aux 779 familles restantes pour qu’elles logent sur place avec un titre de propriété.

Cependant, la municipalité de Phnom Penh a exclu 96 familles dans des villages qui, selon elle, ne se trouvent pas dans ces 12,44 hectares.

Les personnes dont les habitations et les entreprises ont été démolies le 16 septembre figurent parmi elles.

Des familles vivent sous la menace d’une expulsion forcée depuis février 2007, date à laquelle la municipalité de Phnom Penh a accordé un bail de 99 ans sur cette zone à Shukaku Inc.

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